Jamais deux sans trois

Après Jaïr Bolsonaro au Brésil et Boris Johnson au Royaume-Uni, Donald Trump vient donc de rejoindre le cercle très fermé des dirigeants populistes de grandes nations, touchés personnellement par le coronavirus. On ne souhaite de mal à personne dans un tel domaine, mais on est quand même tenté de dire qu’il l’avait bien cherché, en refusant obstinément de porter le masque en quelque circonstance que ce soit jusqu’à un passé récent. Ces trois dirigeants ont aussi en commun d’avoir longtemps minimisé l’épidémie et fanfaronné publiquement comme s’ils étaient immunisés personnellement.

Donald Trump en particulier n’a pas cessé d’instrumentaliser la maladie pour en faire un élément de propagande. Ses entretiens enregistrés avec le journaliste Bob Woodward ont pourtant démontré qu’il était bel et bien informé de la dangerosité du virus dès le mois de février et qu’il a sciemment refusé de prendre des mesures plus efficaces pour ne pas écorner son image en vue de sa réélection. Il a toléré ou encouragé en sous-main les manifestations hostiles au port du masque et aux restrictions de l’activité économique. Il a annoncé tout d’abord que le virus disparaitrait spontanément, comme par enchantement, avant de claironner qu’il y aurait un vaccin efficace avant la date fatidique du 3 novembre où les Américains doivent désigner leur président pour les 4 années à venir. Ces vantardises sont destinées à masquer la triste réalité d’un bilan sanitaire catastrophique. Alors que le président américain avait prophétisé un nombre de victimes limité à 100 000 morts, ce qui est énorme, les États-Unis ont déjà dépassé la barre des 200 000 décès sur plus de 7 millions de cas recensés.

À quelque chose malheur est bon, dit la sagesse populaire. Donald Trump va devoir suspendre provisoirement sa campagne électorale pour respecter a minima une période d’isolement, à supposer qu’il continue à ne pas présenter de symptômes de la maladie. Ce serait peut-être l’occasion de remettre en question la tenue des deux débats programmés avec, ou plutôt contre, son adversaire démocrate, dont le prochain est prévu le 15 octobre. Compte tenu du niveau désolant de la première confrontation où les insultes et les invectives ont tenu lieu d’arguments, il serait sans doute plus sage de les annuler purement et simplement, ou de donner au modérateur le droit de vie et de mort en lui permettant de couper le micro au débatteur qui outrepasse les limites, généralement Donald Trump. La plupart des connaisseurs de la vie politique américaine affirment d’ailleurs que le pourcentage d’indécis est particulièrement bas cette année, et que les débats ne feront pas changer d’avis les électeurs potentiels. L’enjeu se trouverait du côté de la capacité à mobiliser son propre camp, dans les états susceptibles de basculer d’un côté ou de l’autre. Franchement, ce système ne fait pas vraiment envie.

Commentaires  

#1 jacotte 86 02-10-2020 11:42
je ne serai pas faux cul....je trouve que c'est bien mérité et après tout il y a peut-être une justice sur terre divine ou pas!
Citer