Incontournable

Le sujet du jour ne peut pas être autre que cette nouvelle attaque à l’arme blanche dans le secteur des anciens locaux de Charlie Hebdo, où deux journalistes qui fumaient tranquillement leur cigarette dans la rue ont été blessés par un homme jeune rapidement interpelé et qui a reconnu les faits. Voyons tout de suite la réaction du président de la République. Comment ? Il n’y a pas de réaction ? Vous êtes sûr ? Je n’y crois pas. C’est une blague ? Voyons, Emmanuel Macron est bien là, à l’Élysée ? Il n’est pas malade, au moins ?

Bon, il a sûrement beaucoup à faire, cet homme-là, mais quand même. Pas la moindre déclaration, « on ou off the record ». Pas un mot sur Facebook, sur Tweeter, sur Instagram ou n’importe lequel des 25 réseaux sociaux qui ont désormais la primeur des interventions des grands de ce monde pour éviter les journalistes et leurs questions insidieuses, voire embarrassantes. Encore mieux, ou pire, bombardé de questions, l’Élysée a fini par faire savoir à l’AFP hier soir que le président ne s’exprimerait pas sur le sujet. Circulez, il n’y a rien à voir. Pas un mot, donc, et pour faire bonne mesure, pas de déplacement non plus sur les lieux du crime, « the place to be » où le gratin des officiels s’était donné rendez-vous, juste pour se montrer et afficher la détermination des autorités. Il y avait le Premier ministre, qui avait écourté son déplacement à Pantin, le ministre de l’Intérieur, la Maire de Paris, le préfet de Paris, j’en passe sûrement et peut-être des meilleurs. L’impassibilité d’Emmanuel Macron serait-elle liée à une prudence, une réserve de l’exécutif sur la qualification de cette attaque ? Pas du tout. Le parquet antiterroriste a été chargé de l’enquête et Gérald Darmanin a affirmé qu’il s’agissait d’un acte de terrorisme islamique sans s’embarrasser de la moindre précaution oratoire. On se perd donc en conjectures, comme on dit, sur les raisons de ce silence élyséen alors que François Hollande et même Manuel Valls, pourtant en principe retiré des affaires franco-françaises, ont donné leur avis qu’on ne leur demandait manifestement pas.

Alors quoi ? Ce silence trahirait-il le désarroi de l’élève Macron ? Le président a déjà annulé son déplacement à Lunel dans l’Hérault où il devait se rendre mardi dernier et prononcer un discours important sur le séparatisme, nouvel avatar du communautarisme, ce tabou absolu dont le nom ne peut et ne doit pas être prononcé en Macronie. Un projet de loi est en cours d’élaboration, mais n’est visiblement pas prêt, et le président ne peut pas s’offrir le luxe de présenter un nouveau texte mal ficelé au risque de gâcher un atout dans la perspective des élections présidentielles. Et voilà pourquoi votre président est muet.

Commentaires  

#1 jacotte 86 26-09-2020 10:56
je n'avais pas noté qu'il ne s'était pas exprimé...comment expliqué ça? il a disparu de mes écrans radar et je ne dois pas être la seule grave pour lui !!!
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