Effets secondaires

Dans le domaine de la médecine, c’est un effet survenant en plus de l’effet principal souhaité d’un traitement. Leur liste est souvent très longue dans la notice d’emploi qu’on encourage tout patient à lire attentivement. Si on le fait, on n’ose plus prendre le médicament, tellement les effets « indésirables » donnent la chair de poule… Cela va des maux de tête aux éruptions cutanées, à la diarrhée, à la fatigue, à la somnolence, les plus graves peuvent mettre la vie du patient en danger*. Par chance, un effet secondaire peut être « désirable » quand l’utilisation d’une molécule corrige une anomalie pour laquelle elle n’était pas prévue : un traitement contre la pression artérielle provoquant la repousse des cheveux a été utilisé en cosmétologie.

La surprise, c’est que les effets secondaires sont différents en fonction du genre, les femmes payent lourdement le choix de tester les médicaments principalement sur les hommes. Les effets secondaires sont plus importants chez les femmes, résultats approuvés par l’agence nationale de sécurité du médicament sur au moins 86 produits. Encore une inégalité dont on se serait bien passée, il serait urgent d’adapter les posologies prenant en compte les différences biologiques hommes femmes.

Ils sont si importants, ces effets secondaires, que la recherche actuelle d’un vaccin contre la covid 19 dans laquelle se sont lancés les laboratoires du monde entier fait déjà l’objet de discussions essentielles entre les producteurs et acheteurs potentiels... les laboratoires demandant au minimum 10 ans pour assurer un vaccin fiable, c’est-à-dire dont tous les effets secondaires auront été évalués, si le vaccin sort sur le marché rapidement, ils demandent pour couvrir leurs arrières un système de compensation, autrement dit un engagement à les indemniser s’ils étaient poursuivis faute d’avoir pris en compte tous les effets indésirables.

Il est superflu de rappeler les effets secondaires de la pandémie qui a conduit à des mesures lourdes de conséquences telles que le confinement ! L’arrêt brutal de pans entiers de l’économie a impacté aussi bien le BTP, l’industrie automobile, le tourisme, la restauration, la culture… et le contrecoup sur les interactions sociales a conduit à des états dépressifs, particulièrement sur la population âgée qui se retrouvait sans repères et qui a développé le syndrome du glissement… sans oublier la perturbation dommageable du parcours scolaire de nos enfants.

Les effets secondaires de cette pandémie sont mondiaux, ils touchent encore plus les populations pauvres, encore plus fragilisées par la fermeture des frontières perturbant l’acheminement de produits alimentaires de nécessité et de médicaments, créant des famines entraînant 12 000 morts par jour à ajouter aux 850 000 morts dues au virus.

Il me reste peu de place pour aborder d’autres effets secondaires : ceux du réchauffement climatique par exemple, la montée des eaux des océans créant des disparitions de territoires par l’érosion des zones côtières, va créer encore des migrations de populations parmi les plus fragiles, entraîner la disparition d’espèces sauvages et végétales, confronter le monde entier soit à des périodes de sécheresse extrême, ou à des inondations destructrices pour des coûts humains et économiques incommensurables !

Désolée pour ce billet un peu sombre, j’aurais aimé une rentrée plus radieuse, mais il est peut-être le reflet de mon état d’âme. Comment est le vôtre ? En tout cas, je retiens la leçon, on peut être secondaire, mais de première importance.

 *Rappelons-nous le médiator et ses 5000 victimes, dont 2000 décès.

L’invitée du dimanche