Un tour pas comme les autres

La 107e édition du tour de France qui s’élance aujourd’hui depuis la ville de Nice ne ressemblera à aucune autre. Le report de la grande boucle à cette période de rentrée va forcément nuire à l’engouement habituel lorsque l’arrivée triomphale se déroulait aux alentours du 14 juillet sur les Champs Élysées, après un parcours suivi par toute la France, même ceux qui ne s’intéressent guère au vélo, et dans le monde entier. Crise du coronavirus oblige, les étrangers ne seront pas de la partie et les Français ne se bousculeront pas au bord des routes, dont l’accès sera très réglementé.

Les retombées économiques habituelles seront nécessairement plus faibles. Les cafetiers feront moins d’affaires, eux qui sont déjà pénalisés par les mesures destinées à freiner l’épidémie. La télévision sera sans doute la moins touchée, mais les écoliers ne pourront plus suivre les étapes comme auparavant, puisqu’ils seront déjà rentrés. La caravane publicitaire, qui distribuait les cadeaux des marques participantes roulera devant un public clairsemé, et sera amputée de la moitié de ses effectifs. Les organisateurs ont déjà prévenu : pas d’autographes ni de bain de foule des coureurs. Aucun risque ne sera pris avec la santé des participants. Qu’on l’aime ou non, la disparition du grand Barnum des départs et des arrivées, l’absence de public dans les ascensions des cols de montagne, vont enlever la plus grande partie du charme que gardait le tour de France aux yeux de ses supporters.

Reste l’aspect sportif, et l’éternelle question que l’on se pose depuis l’époque de Bernard Hinaut. Y aura-t-il enfin un vainqueur français pour relever le flambeau ? Quelles sont les chances des coureurs hexagonaux dans ce contexte si particulier ? à vrai dire, personne n’en sait rien, et la préparation des concurrents a été complètement bouleversée par les évènements sanitaires. Il est encore plus difficile que d’habitude de faire un pronostic ou ne serait-ce que de juger l’état de forme de chacun. À titre d’exemple, deux anciens vainqueurs du tour n’ont même pas été retenus par leur sponsor pour faire partie de l’équipe Inéos, un des principaux favoris de l’édition 2020. La principale inconnue sera néanmoins la propagation éventuelle du virus. La course pourrait se transformer en compétition par élimination. En effet, si une équipe est contaminée deux fois en une semaine, elle sera purement et simplement exclue du tour. À ce jeu-là combien de rescapés sur les 176 coureurs au départ atteindront-ils l’arrivée à Paris ? Si les favoris se faisaient éliminer par décision administrative, un outsider pourrait en bénéficier. Dans ces conditions, Pinot, Bardet ou encore Alaphilippe gardent toutes leurs chances, mais leur victoire éventuelle serait entachée de ces circonstances particulières.

Commentaires  

#1 Jacotte44 29-08-2020 13:04
C'est comme le Canada dry
Ça a le goût du tour mais ce n'est pas le tour
Mais ça fait un moment qu'il a bien changé on s'y fera!!!
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