Le monde selon Trump

Il est beaucoup moins compliqué que vous l’imaginez. Visiblement, à l’intérieur de la tête de Donald Trump, le panorama doit ressembler à la forme la plus élémentaire d’un labyrinthe. C’est-à-dire une construction expérimentale dans laquelle le choix se résume à prendre un embranchement ou un autre pour découvrir la nourriture dissimulée qui tient lieu de stimulus et de récompense. Là où des rats de laboratoire sont capables d’échafauder des stratégies complexes pour parvenir à leurs fins, une poule ne réussira pas l’épreuve plus d’une fois sur deux, soit la probabilité induite par un choix fait au hasard sur le modèle du pile ou face.

Et donc, le monde selon Trump doit pouvoir être représenté par une feuille de papier partagée en deux parties par un trait vertical, chacune des colonnes étant surmontée d’un titre : d’un côté « eux », et de l’autre « nous », comme à la belote. La colonne « eux » étant ridiculement étroite, puisqu’elle n’est là que pour faire pendant à celle contenant le seul enjeu qui vaille, les États-Unis et leur grandeur restaurée après la catastrophe Obama. Après avoir renié la parole et l’engagement de son pays dans la conférence sur le climat en se retirant unilatéralement de l’accord signé par son prédécesseur, Trump récidive sans surprise avec le traité conclu sur la non-prolifération nucléaire avec l’Iran, sans se préoccuper des répercussions internationales, des risques de conflit armé majeur, ni de l’opinion des autres signataires de l’accord. Avec Trump, c’est belote, rebelote et dix de der ! et s’il peut mettre ses alliés capots, il ne va pas se gêner, malgré les belles démonstrations d’amitié et l’époussetage de pellicules fictives sur le col de son homologue français.

Donald Trump reprend avec délices le personnage tenu par Clint Eastwood dans le bon, la brute et le truand où il disait : « le monde se divise en deux catégories, ceux qui ont un pistolet chargé et ceux qui creusent. Toi, tu creuses ». Évidemment, il est plus simple de tracer un trait sur une feuille de papier que de construire un mur hermétique entre les « bons » Américains et les « méchants » Mexicains, surtout si l’on a la prétention de le faire payer aux autres, mais la démarche simpliste est la même. Le plus triste dans tout ça, c’est que le manichéisme déjà à l’œuvre du temps du sénateur Mac Carthy et de la guerre froide, sans parler de la question raciale, cause de la guerre de Sécession et toujours non réglée sur le fond, continue à faire recette. Ce président dont l’inconscience menace la paix mondiale reste populaire auprès d’une bonne partie de son électorat, malgré, ou à cause de ses positions démagogiques faussement naïves. Il ne reste guère qu’une seule chance : le puritanisme américain exacerbé qui pourrait faire périr par le sexe celui qui en a largement vécu.

Commentaires  

#2 poucette 09-05-2018 11:45
j'attends tout se même la réaction de Macron qui a bonne mime avec ses embrassades avec Trump...;je ne sais pas s'il a cru un instant que ses courbettes pouvaient faire changer
ce butor d'avis
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#1 jacotte 86 09-05-2018 10:58
dieu vou entende mon fils!!!
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