La ferme !

Je vous l’annonçais ici même il y a quelques jours. La récupération de l’immense émotion provoquée par le meurtre et le viol de la jeune Angélique était inéluctable. La seule question était de savoir qui s’emparerait le premier du sujet et quand sortiraient les propositions démagogiques. Un certain délai de décence se devait d’être observé, mais la tentation d’être le plus prompt à exploiter le drame humain a été la plus forte. C’est donc sans surprise que la palme de l’opportunisme a été décernée à Laurent Wauquiez, président de la formation Les Républicains.

C’est sans trainer en chemin que le démagogue en chef de la droite pure et dure a annoncé son intention de déposer au nom de son groupe une proposition de loi visant à rendre obligatoire ce que l’on a coutume d’appeler la castration chimique pour les violeurs. Cette mesure fait partie de l’arsenal thérapeutique à la disposition des médecins et peut rendre service dans certains cas. Elle consiste à administrer un traitement diminuant l’influence hormonale et la libido et ne peut être prescrite qu’avec l’accord du sujet, ce qui explique aussi son efficacité dans les cas où elle est utilisée. C’est faire preuve d’une totale méconnaissance de la question que de penser qu’elle peut être rendue systématique, quelle que soit la problématique du délinquant sexuel. Et c’est aussi prendre les Français pour des imbéciles que de tenter de leur faire prendre des baudruches pour des lumières.

Car c’est bien ce qu’est monsieur Wauquiez, une baudruche tout enflée de soi-même, qui s’évertue à se croire plus grosse qu’un bœuf, et qui a déjà oublié s’être couvert de ridicule dans l’affaire de la conférence à l’école de commerce de Lyon. Car enfin, c’est bien lui qui a exigé des étudiants qu’ils respectent la confidentialité absolue de ses propos, sous peine de leur servir le baratin, le « bull shit » habituellement réservé aux journalistes, et donc aux Français, par leur intermédiaire. Il nous faut comprendre que cette proposition, faute d’avoir été faite à huis clos, n’est rien d’autre que le verbiage et la gesticulation dont il fait preuve en temps ordinaire. Après avoir été pris en flagrant délit de mensonge, il me semble que le moins qu’il pourrait encourir serait d’être condamné au silence. Je n’irai pas jusqu’à exiger des mesures aussi radicales que les siennes, qui consisteraient à lui couper la langue, dans une sorte de castration verbale, mais au minimum qu’il s’astreigne à une diète médiatique et s’abstienne de déclarations faisant peu de cas de la détresse de la famille et des proches, sous couvert de prendre leur défense.

Commentaires  

#1 jacotte 86 04-05-2018 11:13
que l'avenir nous préserve d'avoir un tel pantin au sommet de l'état , l'idée me donne froid dans le dos
Citer