Anosmie

Cette affection particulière se traduit par la perte d’un de nos cinq sens, l’odorat. Pour en être atteint, je peux témoigner que ce manque est certes gênant, mais qu’il peut être supporté sans trop de dommages, autres qu’un « attachement » excessif de certaines casseroles à la source de chaleur. Beaucoup plus ennuyeuse me parait être la perte de sensibilité du président de la République, qui a déclaré récemment qu’il « ne sentait pas de colère » dans le pays. Des retraités ont eu beau l’interpeler sur la baisse de leur pouvoir d’achat, il n’y a vu qu’un amical rappel, tout au plus une petite fâcherie sans conséquence.

Il me semble qu’Emmanuel Macron manque singulièrement de flair sur cette affaire-là. Oh, les retraités ne vont sûrement pas sortir les fourches ou déverser du purin à l’Élysée, mais il ne faut pas oublier que ce sont eux qui votent le plus, et qu’ils sauront se souvenir du peu de cas dont a fait preuve le président à leur endroit. Il aurait grand tort de sous-estimer le péril vieux, d’autant plus que la colère semble gagner les Ephad toujours en sous-effectif chronique. La méthode Macron déteint d’ailleurs sur ses ministres, qui traitent les difficultés par le mépris. Ainsi du ministre de l’Éducation qui déclare tout de go : « on n’a pas besoin de grève en France ». Ma foi, je serais d’accord avec lui si les enseignants étaient vraiment écoutés et entendus, et si l’école retrouvait le sens premier de sa mission, celui de permettre un accès égal à l’éducation, quelle que soit sa condition sociale, ce qui est loin d’être le cas.

La gestion de la crise à Mayotte me parait exemplaire de cette incompréhension profonde du pouvoir vis-à-vis de ses administrés. La ministre des Outremers a attendu trois semaines avant de se rendre sur place, car elle voulait arriver en sauveur avec des solutions toutes faites élaborées en haut lieu. Le résultat, nous le connaissons : elle a réussi à embobiner une délégation des protestataires pour arracher un « accord » qui n’a pas été validé par la base. Les barrages reprennent avec une nouvelle vigueur et rien n’est réglé au jour d’aujourd’hui. Avec un peu moins d’arrogance, la ministre, ou mieux le Premier ministre, et pourquoi pas le Président, se serait rendue sur place très rapidement pour écouter les doléances des manifestants et élaborer avec eux des solutions acceptables et réalistes, plutôt que de parier sur le pourrissement de la situation. Transposée au pays tout entier cette politique du passage en force pourrait finir par dégoûter un nombre croissant de nos concitoyens, et lasser une population qui ne demande pas forcément que tout change et sans délai, selon le bon plaisir présidentiel.

Commentaires  

#2 poucette 19-03-2018 14:21
merci d'enrichir mon vocabulaire....;tu peux ajouter qu'il est sourd et aveugle et surtout doté d'un profond mépris de classe j'espère revoir 50 ans après un nouveau mai 68 pourquoi pas?-_
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#1 jacotte 86 19-03-2018 11:13
j'espère que jeudi prochain notre président retrouvera l'odorat et que cela sentira le brulé
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