Je vais t’en coller une

Ce n’est pas pour me vanter, mais je profite souvent du repos dominical, dès que le temps le permet, pour me livrer à un passe-temps à la fois innocent, peu coûteux, bon pour la santé et distrayant, celui de la promenade. Si le reste de la semaine, les adeptes de ce loisir, qui sont parait-il légion, ne se montrent guère et nous laissent une paix royale, il n’en va pas de même le dimanche, spécialement au bord de la mer. Il faut cependant attendre 15 ou 16 heures pour atteindre le pic de fréquentation des sentiers côtiers.

Nous avons coutume de dire que c’est à l’heure du pousse-café que sortent les promeneurs. La plupart sont en famille ou promènent le chien. C’est ainsi qu’hier, nous avons croisé une famille de Français moyens : le papa, la maman et les deux enfants, un garçon et une fille, qui s’étaient arrêtés pour quelque raison, ce qui semblait avoir le don de provoquer l’impatience des gamins, et, par voie de conséquence, l’irritation des parents. Tant et si bien que le moment de convivialité familiale qu’aurait pu constituer cette promenade semblait s’être changé en corvée doublée d’un conflit d’autorité probablement récurrent. Et c’est donc à ce moment que j’entendais la mère s’exclamer : « arrête, ou je vais t’en coller une ! » une quoi ? Une baffe, une beigne, une torgnole, une gifle, une mandale, une claque, une taloche, une tarte, une calotte, une tape, une mornifle, voire un aller-retour et pourquoi-pas une giroflée ou même un marron, une châtaigne ou une pêche ! comme on le voit, ce n’est pas le vocabulaire qui fait défaut pour désigner une forme d’intervention « éducative » que l’on pourrait imaginer passée de mode.

Ce qui était frappant, si j’ose dire, c’était la bonne conscience de cette maman ordinaire, qui énonçait cette menace comme un fait, qui découlerait inévitablement de la transgression de ses injonctions. Elle aurait pu ajouter dans la foulée qu’il l’aurait bien cherché, reportant toute culpabilité sur la victime, plutôt que l’auteur des sévices. On peut comprendre, sinon accepter, qu’un parent soumis à des difficultés à assoir son autorité perde son sang-froid et se laisse aller sous le coup de la colère à donner un coup léger à son enfant, il en va tout autrement quand c’est érigé en principe. Et revoilà l’éternel débat sur la fessée, dont l’interdiction a été écartée de la loi par le Conseil constitutionnel en 2017, et qui va revenir en débat dans une proposition de loi d’initiative parlementaire. Cette fois sera peut-être la bonne, mais il faudra du temps avant que les mentalités évoluent, spécialement dans les milieux populaires où beaucoup de parents continuent à penser qu’une fessée n’a jamais fait de mal à personne.

Commentaires  

#1 jacotte 86 05-03-2018 10:43
t il n'y a pas d'âge pour la" mériter" c'est pourquoi je file doux avec toi!!!
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