Préparez vos mouchoirs

Je voudrais aujourd’hui attirer votre attention sur un témoignage bouleversant publié cette semaine dans le journal des prolétaires, L’Opinion. On y apprend avec une certaine émotion que le métier de député ne nourrit pas son homme. Et en l’occurrence, sa femme non plus. Depuis que cette ancienne cheffe d’entreprise a renoncé à son activité professionnelle pour devenir une élue de la nation sous l’étiquette de La République En Marche, elle subit une baisse substantielle de ses revenus, au point de se demander si elle pourra « tenir » longtemps comme cela.

Que l’on en juge. Cette malheureuse députée doit se contenter pour subsister de son indemnité parlementaire, un peu plus de 7 000 euros bruts, certes, mais seulement 5392 euros nets une fois déduites les diverses cotisations. Pire encore, elle devra désormais présenter des justificatifs pour se faire rembourser les frais liés à la fonction, jusqu’à concurrence de 5840 euros par mois. Heureusement, une somme de 600 euros mensuels lui sera versée pour son argent de poche, sans devoir produire les tickets de caisse pour acheter son café ou ses cigarettes. On comprend donc son désarroi, et nous sommes tout prêts à pleurer avec elle sur son triste sort et sur les sacrifices qu’elle doit faire pour joindre les deux bouts. Elle explique au journal devoir « manger pas mal de pâtes, aller moins souvent au restaurant, ressortir les vieux vêtements de la cave et bientôt déménager ». Je suis dévasté. Et en même temps, ce n’est pas mal qu’une élue de la République qui n’a visiblement jamais été confrontée à la misère jusqu’ici touche du doigt les difficultés de la vie. Cela lui permet d’imaginer vaguement comment feront les smicards pour survivre avec les 1153 euros mensuels qui leur seront généreusement alloués en 2018.

Je n’ai qu’un regret, c’est que cette femme courageuse ait témoigné sous le couvert de l’anonymat, surement pour préserver sa dignité, ce qui m’empêche de lancer ici un appel aux dons pour l’aider à rester propre. Vous me direz qu’il ne doit pas être difficile de la reconnaître grâce à son profil professionnel. Détrompez-vous, il y a 10 % de chefs d’entreprises chez LREM, sans compter les cadres du privé, surreprésentés, et les professions libérales. Il en est une en particulier pour qui les questions d’argent sont visiblement subalternes, c’est Claire O’Petit qui raillait les étudiants obnubilés par la perte de 5 euros sur les APL, ce qui augurait mal de leur combativité dans l’existence. C’est certain, les riches ont beaucoup plus à perdre que les pauvres, qui n’imaginent même pas ce qu’ils pourraient faire avec leurs revenus. Quant à l’infortunée nouvelle pauvresse parlementaire, j’ai quand même une solution à son problème : qu’elle démissionne ! nous nous ferons une raison.

Commentaires  

#1 poucette 16-12-2017 10:46
j'apprends au moins qui compose cette "société civile "qui a rallié la REM....elle doit faire parti des premiers de cordée ....
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