Les moutonsses de Topaze

Mais qu’est-ce qui a pris à Benoît Hamon d’aller baptiser son mouvement génération.s ? et comment faut-il le prononcer ? faut-il, comme le répétiteur du film Topaze de Marcel Pagnol interprété par Fernandel en 1951, faire entendre cette marque du pluriel, en disant générationsses, afin d’éviter que les mauvais élèves que nous sommes fassent la faute dans la grande dictée démocratique et n’allions nous imaginer que seule une nouvelle génération peut ressusciter la gauche ? Une génération que nous pourrions alors qualifier de spontanée, mais dont la réussite scellerait le destin de toutes celles qui l’ont précédée, sacrifiées sur l’autel du renouveau, comme le fait la République en marche.

Je veux bien concéder que tout était préférable au maintien du nom précédent, aussi ésotérique qu’incompréhensible au commun des mortels, le M1717, inspiré par la date de sa création, le 1er juillet 2017. Toutefois, l’association avec Topaze qui m’est venue aussitôt à l’esprit rappelle fâcheusement le comportement grégaire auquel je faisais allusion ici même il y a peu avec la référence aux moutons de Panurge. On espère, et Benoît Hamon le premier, j’imagine, que les futurs adhérents à ce mouvement ne se comportent pas en suiveurs bêlants, mais fassent avancer le schmilblick de la gauche décomposée, actuellement dans un triste état. Ou alors, peut-être faut-il faire entendre le pluriel du mot générations en prononçant le signe typographique en toutes lettres, ce qui donne Point S. je ne suis pas sûr que ce soit non plus une bonne idée, tant cela fait penser à une enseigne du domaine de l’automobile. Cela fait un peu bricolage, réparation de fortune, voire rustine sur une chambre percée, malgré le slogan de la marque qui souligne l’absence de stress.

Au-delà du nom, qui est quand même important puisqu’il doit symboliser la ligne qu’il représente, c’est le contenu qui compte. Après un score historiquement bas aux présidentielles, Benoît Hamon a-t-il raison de chercher la refondation en dehors de la vieille maison socialiste ? il est trop tôt pour le dire, et le chemin sera long avant de reconstituer un axe susceptible de convaincre une majorité de Français de faire confiance à des politiques plus justes et plus sociales, qui devraient être la marque de fabrique de la gauche, et dont les dirigeants se sont trop écartés dans le passé. Paradoxalement, en occupant le terrain au centre, la République en marche peut favoriser une convergence vers la gauche de l’échiquier politique. Malgré les vœux des néo-libéraux parvenus au pouvoir par surprise, le clivage gauche-droite reste une constante et une ligne de partage opérante de notre société. Il ne suffit pas de casser la boussole pour faire disparaitre le magnétisme.

Commentaires  

#1 jacotte 86 04-12-2017 11:02
ou de casser le thermomètre pour ne plus être malade...
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