C’est de la merde !

C’est le cri qu’avait jeté Jean-Pierre Coffe sur les plateaux de Canal+, au regard d’une saucisse industrielle immangeable ! 30 ans plus tard s’il revenait parmi nous, son cri n’aurait pas changé, bien au contraire.

Les cas d’obésité dus à ce qu’il appelait la malbouffe sont en perpétuelle croissance et touchent 107 millions d’enfants et 603 millions d’adultes et provoquent 4 millions de décès par an ! De quoi frémir, les responsables sont nombreux, mauvaise hygiène alimentaire, souvent pour des raisons économiques, les fast-foods délivrent une nourriture trop grasse, des boissons trop sucrées pour pas cher. Les rythmes de vie orientent les consommateurs vers des plats tout préparés, bourrés d’édulcorants et de colorants. La publicité influence un mode de vie sociale, je ne connais pas beaucoup d’enfants qui ne réclament pas les McDo comme une récompense ! Ces mêmes enfants qui souvent ne savent pas reconnaître une carotte ou un poireau, car ils ne les ont rencontrés que dans les potages tout préparés. Il est grand temps de prévoir une éducation alimentaire élémentaire ! Pas question d’oublier pour autant que c’est une préoccupation de nantis, face aux problèmes de tous ceux qui voudraient bien commencer par manger à leur faim. Il n’en reste pas moins vrai qu’il est temps de réclamer une politique économique et agricole soutenant les nombreux agriculteurs déjà convaincus du cultiver autrement pour respecter l’environnement et la santé de ses consommateurs et dont la production ne couvre pas la demande toujours en hausse ! En effet, on constate qu’avec 6 % de la surface agricole la culture biologique est en continuelle croissance et qu’en moins de 10 ans elle est passée de 2 milliards à 7 milliards de chiffre d’affaires.

Les grandes enseignes qui, profitant d’une clientèle de plus en plus séduite, gonflent leurs marges d’une façon exorbitante, rendant le bio beaucoup plus cher, n’en facilitent pas l’accès au plus grand nombre.

Ces nouvelles pratiques culturales et d’élevages soucieux du respect des équilibres naturels, ont leurs inconvénients bien sûr, l’absence d’engrais chimiques donnant des rendements plus faibles et demandant plus de main-d’œuvre, augmente le prix de revient du produit. Mais en développant la vente directe à la ferme, et la distribution locale, restaurants, écoles… on arrive en fait à des marchés très compétitifs.

Ce n’est bien sûr qu’un tout petit aspect des menaces qui pèsent sur l’avenir de notre planète, mais il faut bien commencer par un bout ! Souvenons-nous de la légende du colibri, l’important c’est de penser qu’on a fait notre part, et de ne pas oublier que « la terre ne nous appartient pas, elle nous est prêtée pour la transmettre à nos enfants ». Cette terre si précieuse que, si on l’écoute, on peut rendre fertile même dans les déserts comme l’enseigne Pierre Rabhi, justifiant alors de l’appeler nourricière.

Si vous l’avez oubliée, revoyez la légende du colibri apportant sans relâche et sans espoir de succès une petite goutte d’eau pour éteindre un feu de jungle…

L’invitée du dimanche