Super menteur

Pas besoin d’aller chercher bien loin pour trouver le modèle sur lequel Laurent Wauquiez s’est appuyé pour tracer sa carrière politique. Ce sont les Guignols qui ont créé le personnage en affublant Jacques Chirac de ce sobriquet, lorsqu’il était le principal fonds de commerce de leur émission satirique. Mais l’élève s’est manifestement assigné la mission de dépasser le maître en enfilant les bobards comme des perles, sur le principe « plus c’est gros, plus ça passe ». Celui qui aspire à diriger ce qu’il reste de son parti, les Républicains, s’est surpassé ces temps derniers.

Passant de la simple vantardise consistant à prétendre parler couramment l’arabe, alors qu’il n’en maitrise que quelques mots, à l’énorme « fake news » d’une citation inventée de toutes pièces, attribuée à Angela Merkel, Laurent Wauquiez a franchi allègrement le mur de la post-vérité. Selon lui, et il n’en démord pas, la chancelière aurait conseillé à Emmanuel Macron de « travailler » avant de discourir sur l’Europe, ajoutant la petite touche visant à faire vrai, celle de lui avoir donné du « mon jeune ami ». Que la chancellerie démente ces propos, tout en ignorant manifestement qui est ce Monsieur Wauquiez, ne semble pas doucher son aplomb. Car le mensonge serait devenu une seconde nature chez lui. Déjà en 2015, il faisait parler les morts en affirmant que de Gaulle n’aurait jamais appelé à voter pour Guy Mollet, « oubliant » au passage que le général avait nommé le socialiste au gouvernement en 1958 lors de son retour aux affaires. Fâcheux pour un agrégé d’histoire. Le même Laurent Wauquiez affirmait également sans preuve que l’on pouvait toucher plus au RSA qu’en activité, ce qui est faux, et défendait l’idée d’un référendum sur le mariage pour tous, alors que la loi le rendait impossible.

Quand il ne pratique pas le gros mensonge, Laurent Wauquiez ne dédaigne pas les petits arrangements avec la réalité. Il se prétend d’origine modeste, fils d’un simple employé de banque, qui a étudié au collège de son village, alors qu’il a fait « khâgne » au lycée Henri IV et que son père dirigeait la banque d’affaires Indosuez. Il évoque aussi une relation affectueuse avec sœur Emmanuelle quand il était en Égypte, vous savez, là où il a appris à parler arabe, relation dont personne ne peut attester à part lui. Alors quand il affirme qu’il n’y aura aucune alliance avec le Front national, bien que le mouvement Sens commun, associé aux Républicains et proche de la Manif pour tous verrait ce rapprochement d’un bon œil, on ne voit pas de raisons de ne pas le croire. Un garçon franc comme l’or comme lui, qui n’a pas l’habitude de s’engager à la légère selon ses propres termes, allons donc !

Commentaires  

#1 jacotte 86 11-10-2017 11:16
plus c'st gros plus ça passe... enfin pas trop gros quand même!
Citer