La vie duraille

Mais pas pour tout le monde. L’actuelle ministre des Armées, Florence Parly, était précédemment directrice générale de la branche voyageurs à la SNCF. Comme l’exige désormais la loi, elle a donc communiqué le montant de ses revenus à la Haute autorité sur la transparence. Des revenus très confortables puisqu’elle a perçu plus de 300 000 euros en seulement 6 mois d’activité, soit 80 % du revenu annuel prévu à son contrat, au motif qu’elle avait déjà rempli ses objectifs avant de quitter l’entreprise.

Une rémunération qui peut faire rêver les cheminots, accusés de creuser le déficit de la SNCF par leurs retraites mirobolantes, et qui peut choquer lorsque l’entreprise publique perd régulièrement de l’argent et accumule une dette de 44 milliards d’euros. La loi a bien prévu un plafond pour les dirigeants des entreprises publiques, fixé à 450 000 euros annuels, mais les contractuels de droit privé, tels que Florence Parly, ont été opportunément écartés de cette règle. De plus, la nouvelle ministre disposait de quelques revenus annexes, pour ses faux frais, en participant à divers conseils d’administration. En tout, Florence Parly a touché 413 000 euros pour les 6 premiers mois de l’année 2017, contre seulement 505 000 euros en 2016. On peut ainsi mesurer l’ampleur de son sacrifice quand elle renonce à ce pactole pour rentrer au gouvernement où elle touchera moins de 10 000 euros mensuels. À moins que ce ne soit la dimension de son ambition, et une mise de fonds pour gagner encore plus à l’avenir.

Florence Parly aurait pu devenir ministre des Transports, si l’on prenait en compte l’expérience précédente dans le choix des membres du gouvernement. Le poste est revenu à Élisabeth Borne, ancienne PDG de la RATP, qui déclare un revenu de 27 000 euros mensuels. Dans l’ensemble, les ministres gagnaient très confortablement leur vie, si l’on excepte Jacques Mézard, ministre de la Cohésion des territoires, si, je vous assure que cela existe, qui touchait zéro euro précédemment, selon lui, en négligeant son indemnité de sénateur de 7 200 euros. Mais le champion toutes catégories des ministres les mieux payés après Florence Parly, et c’est une surprise, du moins pour moi, n’est autre que Nicolas Hulot. Eh oui, le défenseur de la frugalité, le héraut du développement durable, est aussi un homme d’affaires avisé. Il est en effet seul salarié de la société Éole conseil, dont il détient 99 % des parts, et qui commercialise les produits Ushuaïa. Quand on sait que sa fondation pour la nature et l’Homme, désormais présidée par Audrey Pulvar, est en partie financée par EDF, Véolia et Vinci, on peut craindre que l’homme, estimable, ne soit l’otage du ministre, ficelé par les intérêts financiers.

Commentaires  

#1 jacotte 86 10-10-2017 10:46
tout cela donne la nausée...ou en est-on de la moralisation de la vie politique ? on comprend mieux aussi que le gouvernement Macron protège les riches , il ne va quand même pas se tirer une balle dans le pied.
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