« Pulvérisés

sur l’autel de la violence éternelle »… chante Renaud en hommage à l’enfant portoricain victime du 11 septembre au World Trade Center ou à la fillette tuée lors des bombardements de Kaboul !

La folie meurtrière loin de se calmer a continué à frapper des victimes innocentes parmi lesquelles beaucoup d’enfants.

Ils sont nombreux ces mineurs isolés, qui cherchent désespérément un monde meilleur pour se construire une vie, arrivés en Europe après un périple éprouvant. Par commodité, on essaie de les classer en fonction de la cause de leur fuite, victimes des violences économiques, politiques, ou sociales, pour moi, peu importe, ce sont des êtres humains qui appellent à l’aide qu’aucune communauté n’a le droit de leur refuser.

Beaucoup d’esprits chagrins trouvent inacceptable que mon département par exemple, dépense 11 millions d’euros pour l’accueil de 500 mineurs, que je préfère appeler réfugiés plutôt que migrants. J’ai calculé que cela coûte à chaque citoyen moins de deux centimes par jour !

Qu’est devenue notre réputation de générosité et de solidarité ? Notre pays a connu des actions tout à son honneur au cours des grands événements de l’histoire, actions destinées à venir en aide à ceux dont la survie dépendait d’une main tendue, d’un refuge proposé. « Les justes » qui ont sauvé tant de Juifs, les Français qui ont accueilli les réfugiés espagnols, ne doivent pas se reconnaître dans ceux qui proposent de renvoyer chez eux « ces pelés, ces galeux » d’où vient tout notre mal. Ont-ils pensé qu’un jour, leurs propres enfants pourraient connaître le même sort ?

Difficile de leur en vouloir à tous ces aigris, puisque la législation leur donne raison, car l’article L. 622-1 du code de l’entrée et du séjour des étrangers et du droit d’asile punit de 30 000 euros d’amende et d’une peine de cinq ans d’emprisonnement « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irréguliers d’un étranger en France ».
Les tribunaux l’ont appliquée plusieurs fois !!!

Comment peut-on rester insensible à la détresse humaine, surtout quand elle frappe les plus fragiles ? Il ne faut pas avoir beaucoup d’imagination pour deviner le désarroi de ces mineurs, séparés de leur famille, quand ils en avaient une, coupés de leur pays, devant affronter culture et langue nouvelles, et il ne faut pas beaucoup de cœur pour ne pas trouver naturel qu’un pays comme la France prenne grand soin d’eux. Les institutions régionales font en général de leur mieux, secondées par des associations locales de bénévoles comme celle de « familles solidaires », participant à la réinsertion de ces adolescents perdus, renouant ainsi avec notre tradition de France terre d’accueil. Petite goutte d’eau dans cet océan de cruauté, indispensable cependant pour garder notre humanité.

Et je finirai avec un autre chanteur, Cabrel :

Si les enfants sont tous les mêmes

Alors il faudra leur dire

 Un peu plus d’amour qu’a l’ordinaire

Facile à faire

Juste un peu plus d’amour encore

Pour moins de larmes

Pour moins de vide

Pour moins d’hivers… (à écouter en entier)

L'invitée du dimanche

 

Commentaires  

#1 Claude 08-10-2017 10:24
Notre législation prévoit pourtant également par l'article 223-6 du code pénal le délit de non-assistance à personne en danger. C'est peut-être la raison pour laquelle le gouvernement actuel s'efforce de dissuader les réfugiés d'entrer sur notre territoire, quand la simple humanité conduirait à les accueillir dans la dignité.
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