Grippe saisonnière

Et revoilà le marronnier de l’automne, celui de la grippe saisonnière et des incitations à se faire vacciner, en particulier si vous faites partie des sujets dits à risque. Notez bien qu’il s’agit d’une recommandation et non d’une obligation, contrairement à la vaccination des nourrissons contre onze maladies infantiles. Si vous vous en souvenez, la ministre de la Santé a annoncé cette décision en juillet dernier après le décès d’une adolescente non vaccinée qui avait contracté la rougeole. À l’époque, les autorités médicales et politiques avaient déclaré « intolérable » que des enfants puissent encore mourir de la rougeole de nos jours.

Une intolérance à géométrie variable. En 8 ans, de 2008 à 2016, dix décès dus à des complications de la rougeole ont été observés. La grippe, quant à elle, serait responsable d’une surmortalité hivernale évaluée à au moins 9 000 décès supplémentaires par an. Cherchez l’erreur. Par ailleurs, il est difficile de chiffrer le nombre de morts évitées grâce au vaccin dans sa formule actuelle basée sur l’incitation. Il serait de 2 500 par an environ. Seulement, serait-on tenté de dire. Ce manque relatif d’efficacité est dû à la difficulté de prévoir les souches actives d’une année à l’autre. On peut alors être tenté de se tourner vers la prévention homéopathique. Oui, à condition d’être prêt à braver les foudres du Conseil scientifique des académies des sciences européennes, qui dénonce l’homéopathie comme n’ayant jamais prouvé son efficacité et serait même nuisible parce qu’elle détournerait les patients d’une démarche de soin classique. Les seuls effets positifs de l’homéopathie seraient, comme d’habitude, attribuables à un effet « placebo ».

Car les docteurs Diafoirus qui nous entourent ne se renouvellent guère dans leurs assertions péremptoires assénées au nom d’une science influencée par les lobbies. Ah ! j’exagère. Ils nous ont pondu un néologisme pour défendre les laboratoires pharmaceutiques à propos de l’affaire du Lévothyox dont la nouvelle formule est responsable d’effets secondaires importants chez un certain nombre de patients. De même que l’effet placebo induit une amélioration de l’état du malade sans rapport avec le principe actif du médicament qu’il pense ingurgiter, il y aurait un effet « nocebo » par lequel le malade s’inventerait de nouveaux symptômes uniquement liés à la représentation négative qu’il se fait du produit. En conséquence de quoi, il est exclu que le laboratoire Merck, une fois écoulés les stocks de l’ancienne formulation, en reprenne la production. Après un traitement d’une telle désinvolture, on s’étonnera que les clients-malades prennent en grippe les institutions de Santé publique.