Le bordel

Tout d’abord, je dois présenter des excuses à mes lecteurs fidèles et aux autres pour l’emploi d’un terme aussi vulgaire, qui désigne habituellement un lieu où des femmes « de mauvaise vie » échangent des faveurs contre monnaies sonnantes et trébuchantes provenant de la poche de messieurs généralement en proie à une misère sexuelle galopante. La vérité historique m’y contraint, car c’est le terme exact employé par le président de la République pour qualifier les protestations soulevées par les conséquences de sa politique. Croyez bien que je le regrette.

Évidemment, j’aurais pu utiliser quelque périphrase ou employer un équivalent tel que bobinard, lupanar, maison close, hôtel de passe, claque, maison de rendez-vous, de plaisir, de prostitution, de débauche, de tolérance (j’aime bien celle-là) ou encore boxon ou clandé comme au temps de la prohibition. Pour faire mon pédant, j’aurais pu dire en italien « casino », la petite maison, mais je me devais de citer le chef de l’état exactement pour qu’il ne puisse pas dire que la phrase était tronquée et sortie de son contexte. Comment ? il le dit quand même ? Alors, récapitulons. Emmanuel Macron était en déplacement à Égletons, où il n’a pas rencontré les salariés de GM & S venus l’interpeler sur leur avenir plus qu’incertain. En revanche, au cours d’un aparté avec le président de la région, il a déclaré à leur sujet : « Il y en a certains, au lieu de foutre le bordel, ils feraient mieux d’aller regarder s’ils ne peuvent pas avoir des postes là-bas » (NDLR Une usine qui peine à recruter des employés). On a vraiment l’impression qu’Emmanuel Macron a décidé de se faire un collier de citations méprisantes à l’encontre de la classe ouvrière et qu’il vient d’y ajouter une nouvelle perle, après les illettrées de Gad, les fainéants, ceux qui ne sont rien ou le costard. Cette dernière sortie ne déparera pas dans le florilège.

En quelques secondes, le président gaffeur a ruiné la savante mise en scène de sa visite à l’usine Whirlpool d’Amiens, orchestrée au millimètre pour les médias. Évidemment, c’est plus facile de se rendre « comme promis » dans un site sauvé de la faillite et de la ruine par un repreneur privé et de s’en attribuer le mérite et les plumes du paon, que de se coltiner à une situation compliquée comme celle du sous-traitant automobile, alors que l’état a pourtant un moyen de pression sur les donneurs d’ordres que sont PSA et Renault. Ce n’est pas en renvoyant les chômeurs à leur responsabilité individuelle que l’on fera reculer le chômage de masse, qui s’obstine à progresser malgré les cadeaux faits au patronat.

Commentaires  

#2 jacotte 86 05-10-2017 11:01
Sarkozy doit boire du petit lait, il a trouvé son maître côté manifestations de son mépris pour les petits...
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#1 poucette 05-10-2017 10:30
je pense que ces "écarts(" de langage 'comme des lapsus sont en fait révélateur de la vraie personnalité de son auteur et de son féroce mépris de classe
à bon entendeur salut
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