Technocrature

Ce néologisme m’a semblé tout à fait indiqué pour définir la méthode de gouvernement du nouveau pouvoir, qui n’a de nouveau que le nom, tant il puise dans le réservoir des vieilles recettes du vieux monde dont il prétend s’affranchir. Pendant cette période estivale, la priorité absolue semble avoir été donnée à l’activité de rabotage afin de réduire coûte que coûte le déficit du budget 2017 pour le faire rentrer dans les clous de la zone des 3 % décidée arbitrairement depuis le traité de Maastricht.

La méthode rationnelle consisterait à évaluer l’impact des mesures envisagées pour parvenir à cet objectif avant de prendre les décisions, et de s’efforcer de minimiser les effets négatifs. La méthode technocratique procède à l’inverse : on décide d’en haut et l’on regarde ce qui se passe pour tenter de récupérer le lait renversé ou donner un os à ronger aux plus mécontents. Nous avons eu un premier échantillon de cette improvisation avec la baisse des Aides personnalisées au logement, qui va frapper aveuglément parmi les allocataires avec des situations individuelles inacceptables. Et voilà que l’on nous refait le même coup avec les emplois aidés. L’état va tailler à la hache dans les dotations pour réduire drastiquement ses coûts, sans se préoccuper de la manière dont les employeurs, souvent des municipalités ou des associations, vont devoir gérer les situations que ces coupes vont entrainer. Ces baisses interviennent sans préavis et vont obliger les intéressés à se débrouiller avec le fait accompli pour finir l’année. Une façon de faire qui n’est pas sans rappeler le quinquennat de Sarkozy avec le non-remplacement arbitraire d’un fonctionnaire sur deux. Sous couleur de pragmatisme, il s’agit de décisions à fortes connotations idéologiques.

Derrière le visage souriant des nouveaux technocrates se cache une froideur et la logique de l’argent. Pendant que l’on coupe les vivres aux communes de la Réunion qui ne pourront plus payer les auxiliaires qui font tourner les écoles, on prépare les cadeaux fiscaux aux plus riches, avec une baisse de l’ISF dont l’urgence et la légitimité m’échappent. Si le gouvernement est convaincu que les emplois aidés ne sont pas suffisamment efficaces et qu’il veuille remplacer ce dispositif par un autre système, pourquoi pas ? Mais pas de cette façon brutale qui entraine des drames individuels et ne laisse aucune marge pour s’organiser différemment. Nous sommes toujours dans la logique du costard chère à Emmanuel Macron, qui fait semblant de croire que tout le monde a les mêmes chances de réussite et qu’il suffit d’un peu de volonté. Il y a par ailleurs quelque chose d’indécent dans la mise en scène des vacances du couple présidentiel et la publication orchestrée d’une interview de la femme du président dont on se fout éperdument.

Commentaires  

#1 jacotte 86 18-08-2017 10:23
comment disait Coluche?
il a été lancé comme un paquet de lessive il est retombé comme ...vous connaissez la suite? sauf que la merde on y aura droit aussi!!
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