Le verre à moitié vide
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le samedi 8 novembre 2014 10:36
- Écrit par Claude Séné
Au plus bas dans les sondages d’opinion, François Hollande s’était résolu à tenter un exercice qu’il n’affectionne pas particulièrement en répondant à la télévision à un panel de Français et des journalistes politiques. Il jouait gros, et en même temps n’avait pas grand-chose à perdre tant sa popularité est faible au milieu de son mandat. A-t-il réussi son pari ?
Oui et non. Le choix discutable d’une chaine privée pour cette intervention lui a permis d’engranger mécaniquement une audience qu’il aurait peinée à trouver sur le service public. Près de 8 millions de téléspectateurs ont suivi l’émission, ce qui dépasse les prévisions de ses propres conseillers en communication. Comme dans une élection, ce chiffre n’est pas le principal indicateur, il correspond au taux de participation, mais ne permet pas de savoir qui a gagné ou perdu. Les réactions des politiques et de la presse sont elles aussi attendues. Sans surprise, l’opposition a trouvé Hollande au mieux mal à l’aise, au pire pathétique, tandis que ses soutiens le trouvaient sincère et crédible. Rien de neuf à attendre de ce côté-là.
Le verdict attendu était à chercher auprès des Français eux-mêmes, puisque c’était le principal objectif de cette émission. Il aura fallu attendre une journée et aller fouiner dans les pages intérieures des journaux pour obtenir l’information. 24 heures sont devenues une éternité pour une presse qui vit au rythme d’Internet. Et le verdict est tombé : 78 % des personnes interrogées n’ont pas trouvé Hollande convaincant, encore plus que lors de sa conférence de presse en septembre. Et il ne réussit qu’à 50/50 auprès des sympathisants de gauche, même quand il promet de ne pas augmenter les impôts jusqu’à la fin de son mandat.
L’erreur stratégique de François Hollande est d’avoir cru à la théorie des cycles économiques qui devaient tôt ou tard ramener la croissance et la prospérité tout en faisant baisser le chômage. L’exemple de Barak Obama démontre que cela ne suffit pas toujours à convaincre une opinion publique. Son erreur politique est de ne pas avoir suivi la ligne qu’il avait lui-même tracée dans sa liste de « moi, Président ». De l’avis de tous les observateurs, cette ligne lui a fait gagner l’élection. Elle n’aurait peut-être pas permis de garder la confiance des plus sceptiques, mais elle aurait préservé l’avenir.
Commentaires
moi électrice je suis perdue
moi électrice je cherche la gauche
moi électrice je ne suis plus sûre de voter...