À part peut-être madame Thatcher

Puisque Renaud est revenu d’entre les morts vivants, il pourrait nous fabriquer une suite à sa chanson sur Miss Maguy, puisque c’est maintenant officiel, le Royaume-Uni sera dirigé par une femme que l’on nous annonce comme la digne héritière de la Dame de fer. Selon les premières informations que l’on possède, la nouvelle première ministre, Theresa May, serait plus proche de Madame Thatcher que de mère Térésa, si vous voyez ce que je veux dire. Après le retour de Gérard Lambert, ce serait celui de Maguy Thatcher, et ce n’est pas forcément une bonne nouvelle.

Rappelons que Theresa May occupait les fonctions de secrétaire d’État à l’intérieur du gouvernement Cameron, un poste qui semble un tremplin dans leur pays comme dans le nôtre, à l’image de Manuel Valls ou Sarkozy, mais qui s’accompagne d’une image pour le moins de fermeté, si ce n’est plus. Theresa May ne fait pas exception et ses prises de position vis-à-vis de l’immigration ont été critiquées par des organisations de défense des droits de l’homme. À peine désignée par la reine pour former un nouveau gouvernement, elle a créé la surprise en appelant Boris Johnson à prendre le maroquin de ministre des Affaires étrangères, lui qui avait piteusement renoncé à briguer le poste de Premier ministre. Sa nomination a été d’ailleurs immédiatement saluée par ses homologues français et allemand, le premier rappelant ses nombreux mensonges et le second soulignant son comportement irresponsable ayant conduit au Brexit. Il s’est déjà empressé de faire une déclaration incompréhensible dont il a le secret, affirmant que quitter l’Union européenne ne signifiait pas quitter l’Europe.

On comprend mieux pourquoi David Cameron qui avait annoncé sa démission pour le mois d’octobre s’est finalement décidé à passer la main dès maintenant. Une décision qui semble l’avoir soulagé puisqu’il a exprimé son état d’esprit à l’insu de son plein gré en chantonnant dans les micros encore branchés à l’issue de sa déclaration officielle. Pas mécontent visiblement de repasser le bébé à une nouvelle équipe qui se débrouillera comme elle pourra avec les problèmes qu’il avait négligé d’anticiper dans son aveuglement coupable sur sa propre popularité. Theresa May semble, elle, satisfaite d’accéder au pouvoir, quelles que soient les circonstances. Elle n’avait défendu le maintien dans l’Europe que du bout des lèvres et elle a prévu un ministère complet pour gérer la sortie de son pays de l’Union. Elle aura cependant bien du mal à obtenir de la Commission européenne autant de concessions que Margaret Thatcher, qui disposait de la menace d’un départ aujourd’hui effectif.