Bismuth au Brésil
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mercredi 23 mars 2016 10:53
- Écrit par Claude Séné
Les évènements tragiques qui se sont déroulés en Belgique ont éclipsé à juste titre une nouvelle pourtant très attendue du côté de Paul Bismuth, alias l’ancien président de la République, à la traine dans les sondages, et qui pourrait avoir les plus grandes difficultés à concrétiser sa candidature aux primaires de la droite et de la droite, puisque le centre se dérobe de plus en plus dans cette course au plus gros ego. La Cour de cassation a validé définitivement les écoutes judiciaires qui ont permis la mise en examen de Nicolas Sarkozy pour corruption et trafic d’influence.
Rien ne s’oppose plus désormais à la tenue d’un procès en correctionnelle, qui ferait mauvais genre dans la perspective d’une campagne présidentielle et ce n’est qu’une des procédures en cours contre le président des Républicains. Toutes proportions gardées, la similitude avec la situation au Brésil est frappante. La présidente actuelle, Dilma Rousseff, est sous le coup d’une démarche de destitution pour son implication supposée dans le scandale de corruption dit de Petrobras, du nom d’une compagnie pétrolière contrôlée par l’état, dont elle a présidé le conseil d’administration quand elle était ministre de l’Énergie. Les principaux acteurs du BTP sont convaincus d’avoir versé des pots-de-vin principalement au parti au pouvoir, le Parti des Travailleurs de Lula et Rousseff, et ses alliés centristes, en échange d’attributions de marchés publics.
Un juge indépendant mène l’enquête, et l’étau se resserrant autour de l’ancien Président, des écoutes judiciaires ont révélé une probable entente avec la présidente actuelle pour faire revenir Lula aux affaires en le nommant ministre, une manière de lui garantir l’immunité tout le temps de son mandat. Au Brésil comme en France, l’institution judiciaire est arbitre de la situation. Au Brésil, elle s’est opposée à la nomination de Lula, en France, elle devra choisir entre un nouveau report comme le souhaite Sarkozy, avec l’espoir de redevenir Président, ce qui remettrait aux calendes chiraquiennes l’éventualité d’un procès après la fin de son nouveau mandat, ou bien de purger au plus vite ces procédures pour assainir la situation.
Vous connaissez mes convictions en la matière. Je suggèrerais volontiers à Paul Bismuth de prendre du recul et de s’offrir un peu de bon temps, la dolce vita dont il parlait à un moment, en se reposant au pays de la samba et du futebol qu’il aime tant regarder dans les tribunes du Parc des Princes plutôt que d’assister aux réunions de sa famille politique. Et si le pays lui plait, rien ne l’oblige à revenir.