35 663
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 14 mars 2016 10:15
- Écrit par Claude Séné
C’est le nombre de candidats inscrits à la session 2016 du concours de gardien de la paix. Une session exceptionnelle de « rattrapage » qui s’ajoute à la session annuelle normale de septembre destinée à compenser les départs en retraite. En l’occurrence, ce recrutement fait suite à l’engagement pris après les attentats du 13 novembre d’augmenter les effectifs de police de 5 000 personnes en 2 ans. Ces 35 663 candidats se disputeront les 2731 places ouvertes cette année et témoignent d’un réel regain d’intérêt pour une profession qui n’avait pas spécialement bonne presse ces derniers temps.
Les nouveaux policiers ne feront peut-être plus le métier à la manière des anciens. L’arrivée massive du terrorisme semble avoir changé la donne. La tendance lourde est à renforcer l’armement d’une manière générale. La plupart des polices municipales (82 %) disposaient déjà d’un armement, 39 % étaient autorisés à porter une arme à feu, et beaucoup de communes ont renforcé leur arsenal à la faveur d’une aide de l’état sur l’achat de gilets pare-balles et de révolvers. De leur côté, les policiers des brigades anticriminalité, les fameuses BAC, ont demandé et obtenu un équipement renforcé se rapprochant de celui de l’armée et déjà utilisé par les unités spécialisées du Raid ou du GIGN. Si l’on ajoute à cela que policiers et gendarmes sont momentanément autorisés à conserver leur arme de service pendant leur période de repos et à s’en servir en cas de nécessité, on se rend compte que le niveau d’armement a considérablement augmenté dans notre pays.
Ces mesures font suite à des revendications corporatistes constantes des personnels concernés, qui font valoir que leurs adversaires se sont équipés d’armes de guerre et qu’il convient donc de répliquer avec le même type de matériel. Nous ne sommes pas très loin du discours délirant de Donald Trump qui assure qu’il aurait tenté de s’opposer aux terroristes du Bataclan avec son petit révolver, quitte à y laisser sa peau. Car les kamikazes et les poseurs de bombes ne se laisseront jamais dissuader par ce type de fanfaronnades. Et il est extrêmement dangereux de laisser se disséminer un armement de plus en plus sophistiqué. Imagine-t-on les forces de l’ordre faire usage d’armes lourdes dans un contexte de prise d’otages ou dans un milieu urbain où se concentre une population civile, au risque de dommages « collatéraux » encore plus meurtriers ? À part quelques unités spécialisées, ce n’est pas d’un supplément d’arme dont nous avons besoin, mais d’intelligence, au sens d’enquête et de renseignement.
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