Camembert, François !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 7 mars 2016 09:17
- Écrit par Claude Séné
Allons bon ! Voilà que le pape François se mêle de décerner des brevets de laïcité. C’est comme si je décidais de l’opportunité de conserver dans l’Église catholique, apostolique et romaine, certains prélats dont la moralité pourrait ne pas avoir été exemplaire. Suivez mon regard en direction du cardinal Barbarin, archevêque de Lyon et primat des Gaules, qui n’a pas cru de son devoir de sanctionner des prêtres pédophiles et de les signaler aux autorités, comme son statut de citoyen, à défaut de celui de religieux, lui fait pourtant obligation.
Je veux bien reconnaitre au pape toute autorité pour trancher de questions théologiques telles que le sexe des anges, si ça intéresse encore quelqu’un après celui des anges de la téléréalité, autrement plus incarné dans des créatures censées faire rêver le populo. Après tout, ce type-là a étudié la religion toute sa vie, il doit bien y connaitre quelque chose. De là à étendre le dogme de son infaillibilité aux domaines qui ne relèvent à l’évidence pas de sa compétence, il y a un gouffre. D’ailleurs, ce brave François montre d’emblée sa méconnaissance du concept en lui-même, car il trouve que la France doit être encore plus laïque. Et de parler de laïcité « saine ». Aïe ! Il y a des notions auxquelles il ne faut surtout pas apposer de qualificatif, sous peine de les dénaturer. Prenez la liberté, par exemple. Ajoutez-y l’adjectif « surveillée », et vous comprendrez sûrement ce que je veux dire.
Sarkozy avait déjà tenté le coup en recevant la visite du prédécesseur du père François en 2008, en affublant le nom de laïcité de l’étiquette « positive », sous-entendant que la laïcité sans précision particulière devait donc être négative. Avec des amis et des défenseurs de cette trempe, la laïcité peut aisément se passer d’ennemis. Dans l’esprit du pape, une laïcité « saine » ne se contente pas d’autoriser la pratique des cultes, elle doit favoriser l’accès à la transcendance au travers des diverses traditions religieuses. J’ai envie de dire : « que messieurs les assassins commencent ». Les pays où les religieux font la loi, que ce soit les musulmans en Iran, les juifs en Israël, les catholiques en Italie jusqu’à récemment, ne brillent pas particulièrement par la tolérance et le respect des droits humains. Quand les religieux manieront le balai devant leur porte, je veux bien qu’elles passent l’ustensile aux laïcs pour en faire autant. Jusque-là, camembert, François !
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