Trafic de gros bonnets

En février dernier, un détenu a écopé de 6 mois supplémentaires de détention pour s’être procuré et avoir utilisé un téléphone portable depuis sa cellule, un objet strictement interdit en raison du risque de préparation d’une évasion. Il faut dire que le détenu, déjà condamné à 4 ans pour vol aggravé, n’a pas fait preuve de plus de discernement qu’un footballeur du PSG, Serge Aurier, dont les propos relayés sur Internet en vidéo instantanée lui ont valu une mise à pied. C’est sur cette même application de Twitter, Périscope, que notre homme a cru malin de frimer à visage découvert.

Il s’est vanté de pouvoir obtenir tout ce qu’il désirait, depuis du shit jusqu’à de l’alcool, en passant bien sûr par le portable, allant jusqu’à comparer la prison au club Med. L’administration pénitentiaire confirme, tout en se défendant par le manque de personnel de surveillance. 30 000 téléphones portables auraient été saisis dans les prisons françaises au cours de l’année 2015. La question que se pose inévitablement le public, c’est le comment. Comment de tels produits prohibés peuvent-ils passer à l’intérieur de la prison sans être interceptés ? On imagine que certains sont lancés par-dessus les hauts murs, mais c’est quand même aléatoire. Le plus sûr semble de passer par les visiteurs et éventuellement les surveillants eux-mêmes, dont les salaires sont peu dissuasifs pour leur éviter la tentation.

Une filière originale a été découverte à Rouen. En effet, une femme de 26 ans qui rendait visite à un détenu s’est fait pincer en possession de tout un stock de produits, habilement dissimulés dans son soutien-gorge. La jeune femme devait paraitre avoir une poitrine avantageuse si l’on en juge par l’énoncé de la liste des ingrédients :5 mini téléphones portables avec chargeurs, une carte Sim, soixante-quinze cigarettes, 5 g de cannabis, deux paquets de feuilles à rouler, une recharge pour cigarette électronique, 20 euros en liquide, et deux paquets de viande… la jeune femme devrait être jugée en comparution immédiate, et le détenu a été autorisé à conserver la viande. On sait que les prisonniers peuvent améliorer leur ordinaire et se procurer des objets courants en les achetant à la cantine, mais à un tarif prohibitif. On voit bien ici que mis à part le cannabis et les mini téléphones, destinés sans doute à la revente, il n’y avait pas de quoi fouetter un chat. Ce que l’histoire ne dit pas, c’est comment la police a découvert le pot aux roses.