Super jeudi

Je sais, vous allez me dire que c’était avant-hier le jour importantissime pour la course à l’investiture chez nos cousins américains, que ce soit dans le camp démocrate comme dans celui des républicains, et vous aurez raison. Mais, d’une part, j’avais des sujets domestiques à traiter en priorité, d’autre part, avec le décalage horaire le super mardi se transforme en super mercredi le temps d’avoir tous les résultats et enfin, je fais ce que je veux, que ce soit bien clair !

J’aurais pu contourner l’obstacle en intitulant cette chronique « Supertrump » à l’instar de ce groupe mythique de rock des années 70 et 80, Supertramp, qui s’est taillé un succès populaire avec des mélodies entêtantes qui ne vous quittent plus. Et en effet, Super Trump s’est taillé la part du lion dans les 11 états mis en jeu mardi dernier, en remportant 7 d’entre eux, ne laissant que des miettes à ses concurrents. Si le milliardaire n’a pas encore gagné officiellement la partie, la probabilité de son investiture populaire se renforce considérablement, au point que le parti républicain s’en inquiète. Pour nous, Français, le succès de Trump est incompréhensible. Il est fondé sur des déclarations fracassantes, une misogynie galopante, un racisme anti étrangers en général et anti musulmans en particulier, une absence de projet politique et une exacerbation des valeurs traditionnelles. Qui a dit « comme le Front national ? » oui, mais ce n’est pas le sujet. En fait, les Américains aiment Trump parce qu’il a réussi, qu’il a gagné beaucoup d’argent. Il est tout sauf un « super clochard », traduction littérale de Supertramp, il est riche et ses partisans y voient la preuve de sa compétence et de son indépendance.

Vu d’Europe, le succès probable de Trump aux primaires républicaines apparait comme une bonne nouvelle, en semblant garantir la victoire démocrate dans un fauteuil tant le personnage outrancier de Trump parait caricatural. Pourtant, les conseillers d’Hillary Clinton, l’autre grande gagnante du super mardi, lui recommandent de faire profil bas pour ne pas risquer de favoriser son adversaire probable. De fait, les sondages ne lui donnent actuellement qu’une faible avance sur son rival, et l’on sait qu’aux États-Unis le budget de campagne fait souvent la loi dans le résultat final, à grands coups de publicités comparatives et de campagnes de dénigrement de l’adversaire. Ça fait quand même froid dans le dos d’imaginer un super clown à la tête de la première puissance planétaire, quand on sait les dégâts que la famille Bush a provoqués dans l’ordre planétaire et dont nous payons toujours les conséquences avec la crise des réfugiés.

Commentaires  

#1 philippe 03-03-2016 17:34
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