Drôles de paroissiens

Charité bien ordonnée commence par soi-même. C’est peut-être ce qui a poussé un SDF à utiliser la technique décrite par Jean-Pierre Mocky dans le film « un drôle de paroissien » afin de récupérer le contenu d’un tronc. Un procédé aussi astucieux qu’illégal par lequel Bourvil s’appropriait la menue monnaie à l’aide d’un simple chewing-gum accroché à l’extrémité d’un fil de fer. Malheureusement pour le SDF, il a été piégé par un curé, plus soucieux du salut de son âme que de la satiété de son estomac, qui n’écoutant que son courage, l’a espionné depuis l’abri de son confessionnal pour le dénoncer tranquillement à la police.

La maréchaussée locale a fait preuve de plus d’humanité que le prélat en relâchant cet odieux criminel avec un simple rappel à la loi, non sans avoir confisqué le butin exorbitant dérobé par cet individu, un billet de 5 euros, qui était destiné peut-être à aider les pauvres de la paroisse. C’est ballot, si ça se trouve, on les lui aurait donnés sans qu’il ait la peine de les voler. Il faut remonter un peu dans le temps pour trouver trace de deux forfaits comparables. Le premier concerne un détournement de 116 000 euros dans une paroisse de l’Eure, le second encore plus fort, en Ariège, pour un montant de 700 000 euros. Le côté fun de ces 2 affaires, c’est que le coupable n’était autre que le curé du village lui-même, évidemment le mieux placé pour se servir directement dans la caisse.

Il y a plusieurs leçons à tirer de ces anecdotes. La première, c’est qu’il circule encore beaucoup d’argent au profit de l’Église catholique, et que la destination de ces sommes est aussi impénétrable que les voies du Seigneur. La deuxième, c’est que cette opulence des deux curés ne leur est pas montée à la tête, la quasi-totalité de ces sommes a été retrouvée sur leurs comptes en banque, à l’exception de menus frais concédés à la frivolité par l’un d’entre eux pour tenter de sauver l’âme en détresse de son « protégé », mais cela ne nous regarde pas… la troisième leçon, et, pour moi, la plus importante, c’est que l’église a transféré à l’état laïc le devoir de subvenir aux besoins des plus défavorisés, ce qui ne l’empêche nullement de prélever son obole sur le revenu des croyants, et de défendre bec et ongles ses ultimes privilèges.

Commentaires  

#1 jacotte44 26-12-2015 13:11
Une belle illustration de la charité chrétienne!
Citer