Où est passée la grande armée ?

Souvenons-nous. Après son retour de l’île d’Elbe, le petit caporal nous avait promis monts et merveilles. On allait voir ce qu’on allait voir. Les grognards de l’UMP allaient reprendre du service sous l’étendard des « Républicains » et le gauleiter allait mener ses troupes de victoires en victoires. Il n’y avait pas de meilleur rempart contre le Front national que le caporalissime en chef. Après les départements, les Sarko boys allaient croquer les régions comme qui rigole et ne faire qu’une bouchée du Front national tandis que la gauche serait renvoyée à ses chères études.

Et que voyons-nous aujourd’hui ? Une gauche affaiblie, mais pas encore battue dans certaines régions, et surtout un Front national renforcé par des concessions inutiles à la politique du tout sécuritaire et crédibilisé par la surenchère des partis de la droite traditionnelle qui en rajoutent sur les thèmes mis en avant par l’extrême droite. Dans cette course à l’échalote, les électeurs préfèrent toujours l’original à la copie.

Pour enrayer l’ascension du FN, le lider maximo a ressorti sa formule magique en se présentant à nouveau comme le meilleur rempart, en niant l’évidence. Mieux encore, il se drape dans sa dignité en ne faisant aucune concession à la gauche, désignant ainsi clairement son ennemi principal, qui n’est, visiblement, pas le Front national. Le petit père des peuples est prêt à se battre jusqu’au dernier socialiste qui acceptera sans broncher de se sacrifier sur l’autel de la démocratie pour faire barrage aux héritiers du fascisme. Il est même probable qu’il ne fera pas la fine bouche pour accepter les voix d’où qu’elles viennent pour jouer les supplétifs si cela permet à Xavier Bertrand ou Christian Estrosi de remporter leur région.

Malgré l’appoint des « Marie-Louise » et de tous ces « malgré-nous », il n’est même pas certain que les électeurs suivent des consignes de vote aussi difficiles à avaler, surtout après le mépris impérial dont les a gratifiés le chefaillon qui n’a décidément rien compris. C’est aussi la limite de la stratégie décidée par le parti socialiste en retirant ses listes quand leur maintien favoriserait le Front national. Une position qui a le mérite de la clarté et de la cohérence, mais dont l’efficacité n’est pas garantie. Quant à l’Aiglon, s’il ne semble avoir rien à y perdre dans l’immédiat, son cynisme absolu pourrait lui coûter les primaires en 2016.

Commentaires  

#1 jacotte86 08-12-2015 10:21
qu'elle richesse de vocabulaire pour désigner notre Naboléon!(tu l'avais oublié celui la) j'espère qu'il va devenir Bonapartir....
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