L’homme présidentiel

J’ai certainement bien des défauts, mais je ne crois pas que l’on puisse m’accuser d’être un soutien inconditionnel de François Hollande, pas plus que bien des éditorialistes de la presse quotidienne, toutes tendances confondues. Je suis frappé de la quasi-unanimité des réactions sur l’attitude du chef de l’état dans cette période troublée, dans l’opinion et pour ceux qui la représentent. La phrase qui revient le plus souvent et qui résume le mieux les impressions, c’est qu’il a fait le job. Comme si la fonction était dissociée de celui qui l’exerce.

Les seules voix discordantes ne s’opposent pas à ses décisions, mais au fait qu’elles auraient tardé à se mettre en place, oubliant au passage que le terrorisme ne remonte pas au début du quinquennat actuel. Les sondages d’opinion reflètent une certaine dichotomie, voire une contradiction entre l’image présidentielle en temps de crise et la confiance en l’homme qui l’incarne. Les trois quarts des Français jugent que François Hollande a plutôt bien mené le pays dans ces circonstances tragiques, alors que la proportion s’inverse quand il s’agit de mesurer sa popularité, bien qu’elle ait nettement remonté.

Ce qui est étonnant, c’est que Hollande se révèle dans les situations difficiles, alors que ses adversaires, à l’intérieur comme à l’extérieur de son propre parti se sont échinés, avant comme après son élection, à le dépeindre comme un mou, un hésitant, incapable de trancher, de prendre des décisions. Souvenez-vous du surnom insultant de Flamby qui lui était accolé, avec des caricatures du même tonneau de la part des Guignols et des dessinateurs de presse. Rappelez-vous aussi le trait décoché par Jean-Luc Mélenchon, l’accusant d’être un capitaine de pédalo. La formule était brillante de cruauté, mais inexacte. C’est par gros temps que le président Hollande mène le mieux sa barque. On l’a vu à la manœuvre en chef de guerre au Mali et maintenant en Syrie affichant une détermination réelle et ne reculant pas devant l’obstacle. Il a rédigé lui-même le discours d’hommage aux victimes des attentats et il a su trouver les mots qui convenaient à la situation, sans jamais donner l’impression de récupérer les évènements à son avantage.

Cette force insoupçonnée de caractère, on ne peut que regretter qu’il ne l’ait pas mise au service des idéaux qu’une grande partie de l’opinion qui a voté pour lui croyait qu’il défendrait, ceux de justice sociale, de progrès démocratique, de prospérité mieux répartie. La gauche, quoi.

Commentaires  

#2 poucette 28-11-2015 15:08
que hollande ne soit pas un homme sans cœur n'enlève rien au bradage de ses promesses électoralistes -l'émotion légitime passera tandis que la mise en place d'une société de plus en plus inégalitaire est prévue avec la réforme des régions .
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#1 jacotte86 28-11-2015 11:32
j'en remets une couche demain
vises jacotte
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