La patate chaude
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 20 octobre 2015 10:47
- Écrit par Claude Séné
C’est celle que se renvoient la SNCF, le maire de Castres et le préfet du Tarn au sujet des gens du voyage installés à quelques dizaines de mètres de la voie ferrée depuis une quinzaine de jours. L’histoire est classique. Faute d’une aire d’accueil sur la commune, les gens du voyage se sont installés sur un terrain de fortune, mettant en péril, selon la SNCF, la sécurité des voyageurs et du personnel, en passant sous silence le risque encouru par les enfants qui s’aventurent à proximité des voies. Par précaution, le trafic des 22 trains journaliers a été interrompu et remplacé par des navettes d’autocars.
Comment en est-on arrivé là ? Pour tenter de régler le problème récurrent de l’accueil des gens du voyage, la loi fait obligation aux communes de plus de 5 000 habitants d’aménager des aires d’accueil. On est encore loin du compte : en 2013, à peine plus de la moitié des communes concernées était équipée, malgré les subventions d’état à hauteur de 70 % des investissements jusqu’en 2008. La commune de Castres, elle, possède bien un terrain, mais il est actuellement fermé pour 6 mois, car il doit être rénové. Avec une certaine mauvaise foi, le maire Les républicains indique que ce n’est pas à lui de mettre un terrain à disposition avec eau et électricité gratuites. Il attend de l’état qu’il fasse appliquer la décision d’expulsion obtenue par la SNCF et loge les familles comme il pourra. Le préfet du Tarn, quant à lui, constate que seule la réouverture du camp de la Vivarié pourra régler le problème de façon pérenne et conformément à la loi.
Un reportage sur la vie de ces nomades est repassé récemment à la télévision. On y voit un groupe de gens du voyage tentant de faire valoir leur droit à perpétuer un mode de vie atypique, mais respectable. Le trouble à l’ordre public, quand il existe, est souvent le fait des autorités qui ne respectent pas leurs obligations. Le représentant de l’état dans le département où a été tourné le reportage, choisissait systématiquement la défense des intérêts municipaux ou privés au détriment de l’application de la loi. Une législation qui est en train de changer puisqu’une nouvelle loi est à l’étude actuellement. Je laisserai le dernier mot à l’un des protagonistes du reportage qui déclarait : on vit sur la route, on « mourira » sur la route.
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