Nouveau western

Comme beaucoup d’entre nous, je suis resté ébahi par les déclarations les plus récentes du président des États-Unis, qui effectue un virage à 180 degrés et un renversement d’alliance au mépris de la moindre honnêteté intellectuelle et du sens de l’histoire, dont ses propres alliés, et au premier chef l’Ukraine, vont faire les frais, au sens propre comme au sens figuré. À l’entendre, c’est l’Ukraine, et non la Russie qui aurait déclenché la guerre qui dure depuis près de 3 ans, et Zélinsky serait un dictateur, rien de moins. Pire, il refuserait de lui faire cadeau des minerais ukrainiens en paiement des armes et des munitions dépensés par les USA pour lui permettre de faire barrage à Poutine.

Je dois pourtant rendre hommage à un pionnier du rap français, MC Solaar, qui, dès 1994, avait tout compris en écrivant ce texte : « Nouveau Western » dans lequel il suffit de changer le nom du héros, Harry, par Donald, pour se rendre compte de l’analogie avec la situation actuelle. Donald dicte sa loi sur le monde comme au temps de la ruée vers le Far-West, et n’hésite pas à détrousser les chercheurs d’or concurrents, les trappeurs, et à éliminer les Indiens ou les Palestiniens qui seraient sur sa route. Pour le nouveau shérif, c’est toujours la loi du plus fort, et ça tombe bien, parce que la loi, c’est lui. Et s’il faut changer les règles de ce nouveau western, il est prêt à acheter le juge. Autour de lui, une brochette d’adjoints similaires aux Dalton, avec en tête le vice-président JD Vance, promu spécialiste en démocratie, comprenez en droit au mensonge et à la désinformation. Ce brave JD est venu nous apporter la bonne parole et nous insulter, jusque dans notre propre ranch, tout en soutenant les pires ennemis de la démocratie, comme les nostalgiques du 3e Reich en Allemagne.

Et je n’oublie pas le Buffalo Bill des temps post-modernes, qui a descendu méthodiquement les petites fortunes comme des troupeaux de bisons pour grossir la sienne avec la complicité active des politiques, notamment en raflant la mise de la conquête spatiale, j’ai nommé « Elon Calamity Musk ». Alors je ne minimise pas l’initiative de celui qui se veut le redresseur de torts héritier de Lucky Luke, qui dégaine les réunions de concertation plus vite que son ombre, et qui a décroché un entretien d’embauche avec le patron lundi prochain, mais je ne donne pas cher de son scalp quand il va chercher à persuader Donald de foutre la paix à Zélinsky et lancer une négociation équitable entre les parties. Le président français se verrait bien en justicier défiant le méchant dans la rue principale en espérant être le plus rapide dans un duel final. Ce serait mal connaître Donald, qui ne prendra aucun risque de perdre dans un combat « à la loyale ».