Le fond de la piscine

Le renoncement de Joe Biden à la poursuite de sa campagne en vue d’une hypothétique réélection intervient à un moment dont on se dit qu’il ne pourrait pas être pire. Depuis le désastre du débat qui l’a opposé à son rival républicain, Joe Biden n’a cessé d’accumuler les signaux négatifs, multipliant les lapsus, se trompant sur l’identité de ses interlocuteurs, ayant du mal à terminer ses phrases, semblant toujours à la limite de chuter en prenant l’avion, donnant une impression de fragilité permanente, et accusant nettement son âge. En face de lui, un candidat visiblement plus alerte malgré son âge voisin, et qui vient de bénéficier d’un coup de pouce du destin en échappant à un attentat spectaculaire.

Cerise sur le gâteau pour les partisans de Donald Trump qui crient déjà au miracle, voire au jugement de Dieu, pendant qu’il caracole en tête des sondages et se vante d’être assis à la droite du Seigneur, voilà que le président en exercice a dû s’isoler pour cause de Covid. On peut supposer que ce dernier coup du sort a pu précipiter le renoncement du candidat auquel le conviaient les cadres du parti démocrate et surtout les donateurs potentiels. C’est donc au moment où il semblait toucher le fond que Joe Biden a annoncé sa décision, dans l’intérêt de son pays et de son parti. En se retirant, il a apporté son soutien à Kamala Harris, actuelle vice-présidente et qui aspirait à le rester, un choix logique, qui devra cependant être entériné par le parti démocrate. Il ne restera pas beaucoup de temps au candidat démocrate, quel qu’il soit, pour faire campagne. Comme le nageur qui donne un vigoureux coup de talon pour remonter à la surface, la candidate devra faire le forcing pour se mettre à niveau et espérer l’emporter.

C’est peut-être la chance du camp démocrate et de tous ceux qui souhaitent éviter le retour de Trump aux affaires à présent que l’on sait de quoi il est capable. Cela concerne directement le peuple américain, mais aussi le reste de la planète, qui pourrait être à nouveau livré à ses lubies, à ses outrances, à ses choix souvent irrationnels, et dangereux pour l’équilibre mondial. Celui qui se vante de pouvoir arrêter la guerre en Ukraine en 24 heures sur un simple coup de fil est capable de tout, y compris de brader la liberté de millions de personnes pour pouvoir se vanter d’un « succès » aux dépens de nos alliés. La campagne promet cependant d’être plus serrée que prévu, avec une candidate pugnace, habituée aux joutes oratoires des prétoires américains. Ce sont peut-être eux qui arbitreront le combat en condamnant le candidat républicain dans certaines de ses affaires avant l’élection.

Commentaires  

#1 jacotte 86 22-07-2024 12:14
dieu vous entende mon fils
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