Le jour d’après

Les résultats du 2e tour des législatives étant désormais connus, il est temps de se préoccuper de la mise en place d’un gouvernement tenant compte de ces élections. Comme prévu, Gabriel Attal a présenté sa démission à Emmanuel Macron, qui l’a refusée, « pour le moment », sans se donner de date butoir, apparemment pour refaire les comptes, qui sont cependant très simples. Trois blocs se partagent la représentation nationale : la gauche, le centre et l’extrême droite. Le nouveau Front populaire sera le plus nombreux en sièges et devrait donc proposer un nom au Président pour qu’il le nomme au poste de Premier ministre.

Visiblement, cette démarche, conforme à la tradition républicaine, ne convient pas au chef de l’état, qui espère encore pouvoir enjamber cette élection en ne tenant aucun compte du verdict des urnes, qu’il a pourtant lui-même convoquées, en pariant sur une volte-face de l’opinion en sa faveur, qui ne s’est pas produite. Que ce soit en sièges ou en voix, l’ex-majorité présidentielle n’est arrivée qu’en 2e position, très en deçà de son score de 2022, qui ne lui donnait déjà qu’une majorité toute relative. Et il nous ressort par personnes interposées, la vieille lune visée par Valéry Giscard d’Estaing en son temps, d’une coalition des contraires, réunissant la droite et la gauche, au moment précis où ce clivage redevient complètement opérationnel, avec la menace toujours proche d’un basculement vers une droite de plus en plus sectaire. Et le président de poser ses conditions, comme s’il était en position de décider de tout comme il aime à le faire. Il faudrait que la gauche rallie son camp, mais après s’être amputée de ce qui en fait la force, être devenue présentable en renonçant à ses valeurs et en faisant allégeance au chef de cette majorité introuvable, en la personne du Président de la République.

Ce que n’avait pas prévu Emmanuel Macron, c’est que l’alliance du nouveau Front Populaire pourrait se perpétuer au-delà de l’élection. Après avoir trouvé un accord sur un programme et sur les candidats aux législatives, les 4 partis principaux sont en passe de se mettre d’accord sur un nom pour diriger un gouvernement, et des mesures d’urgence à prendre très rapidement. La balle sera alors dans le camp présidentiel qui devra se positionner concrètement par rapport à un projet structuré et opérationnel. S’il le refuse, il prendra la responsabilité d’une inaction préjudiciable à tous les citoyens, qui sauront s’en souvenir le moment venu. Les discussions au sein de la gauche devront permettre de lever l’hypothèque Mélenchon, qui ne fait pas l’unanimité et pourrait constituer un obstacle aux yeux d’une partie de l’opinion. Personnellement, je verrais bien une candidature féminine, plutôt jeune, capable de discuter avec toutes les composantes de la gauche, et au-delà, qui a été la cheville ouvrière des négociations qui ont abouti à ce premier succès. Un indice ? Elle porte souvent une veste verte.

Commentaires  

#1 jacotte 86 09-07-2024 12:40
je pensais à elle aussi qui s'est révélée au cours de la campagne des législatives..
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