Rentrée

Le soleil qui joue les capricieux, les jours qui raccourcissent, tout nous amène inexorablement vers cette étape essentielle pour les écoliers (et pour leurs maîtres) le retour de l’école ! J’aime cette nostalgie qui me fait regretter un peu ces moments à la fois d’excitation et de mélancolie où il fallait penser à retrouver les élèves. C’est tout naturellement, que me sont revenues ces poésies qu’on peut trouver un peu simplettes, mais si faciles à mémoriser que bien des années d’après je suis sûre que des milliers de personnes s’en souviennent encore, et qu’elles ont peut-être contribué à les sensibiliser à ce grand art de la poésie. Pour tous ces enfants qui vont retrouver le chemin de l’école, et pour me faire plaisir aussi, voici l’incontournable poème de Tristan Klingsor qui a surement contribué à sa notoriété autant que le reste de son œuvre.*

Trois noisettes

Trois noisettes dans le bois

Tout au bout d’une brindille

Dansaient la capucine vivement au vent

En virant ainsi que filles

De roi

Roi des nains, s’entend, car à peine étaient-elles hautes

Comme bottes

De grenouilles et grosses

Comme petit doigt ou comme cosse

De pois.

Un escargot vint à passer

« Mon bon monsieur, emmenez-moi

Dans votre carrosse, je serai votre fiancée

Disaient-elles toutes trois »

Mais le vieux sire sourd et fatigué

Le sire aux quatre cornes sous les feuilles

Ne s’est point arrêté

Et c’est l’ogre de la forêt, je crois

Le jeune ogre rouge, gourmand et futé

Monsieur l’écureuil

Qui les a croquées

Ce billet est une belle occasion pour rencontrer cet artiste contemporain complet que fut Tristan Klingsor, de son vrai nom Léon Leclère, né en 1874 dans l’Oise et décédé en 1966 dans la Sarthe. Au-delà de ses poésies pour enfants, il est l’auteur de nombreux recueils de poèmes dont certains furent mis en musique par ses contemporains, Ravel (Schéhérazade), Kœchlin, Mignot… peintre, musicien, il fut aussi critique d’art très apprécié. Je vous invite à découvrir ses œuvres principales : Schéhérazade (Mercure de France) 1903, Poèmes de bohème 1913, 50 sonnets du dormeur (1949), le tambour volé (1960), poèmes de la princesse Chou (1974), œuvres pour piano (1947).

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 jacotte 86 30-08-2015 11:04
elles sont indisociables et auront toujours pour moi un parfum d'enfance
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#1 Claude 30-08-2015 10:48
Elle est drôlement forte en Polésie, la maitresse! Moi, je me souviens juste de la Chanson des escargots qui vont à
l'enterrement d’une feuille morte, sur laquelle j'ai sué sang et eau pour la mémoriser, pour le plus grand "bonheur" de mon entourage.
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