Décalage
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 31 décembre 2023 10:22
- Écrit par L'invitée du dimanche
Que celui des générations qui cohabitent plus ou moins bien dans notre société.
Une génération, c’est un ensemble de personnes vivant dans un même temps à peu près au même âge. On les classe sommairement, ados, adultes, adultes séniors. Avant 1945 on parlait de génération silencieuse, de 1945 à 1960 les baby-boomers, puis de 1960 à 1980 la génération X, et nous en sommes maintenant à la génération Y, 1981-1995 très bientôt suivie par la génération Z, à partir de 1995 !
La génération Y, 1981-1995, qu’on pourrait appeler aussi la génération « bof », elle a entre 51 et 30 ans, elle regarde la télé, elle aime les jeux vidéo, les natifs ont besoin d’être divertis, ils peuvent être cyniques, apathiques, paresseux, matérialistes et développent un intérêt pour la high-tech.
La génération Y, les « digitales natives », n’ont pas connu le monde sans le sida, n’ont pas eu à subir la menace apocalyptique de la guerre froide, ils ont grandi avec l’ordinateur, ils ont la maîtrise intuitive de l’informatique qui dépasse celle de leurs parents. Pour eux, les progrès technologiques vont de soi, ils ont le sentiment que tout est possible, ils ont tendance à l’individualisme, à l’interconnexion, à l’impatience et à l’inventivité. Leur devise pourrait être « carpe diem », ils ont du mal à se projeter dans l’avenir, c’est un peu difficile pour eux de devenir adultes, ils sont enfants du divorce, souvent de familles monoparentales, ils fonctionnent selon le principe du réseau ou de la tribu. Souvent, ils appréhendent le monde sur lequel ils portent un regard ironique et sarcastique par le rire et l’absurde.
Ils pensent à leur avenir à très court terme, c’est la caractéristique même de la jeunesse. « Notre jeunesse aime le luxe, elle se moque de l’autorité, elle est mal élevée, elle n’a aucune espèce de respect pour les anciens » écrivait déjà Socrate, montrant que le fossé des générations est universel. Bien sûr, ce sont des descriptions schématiques, un peu un portrait-robot, qui ont le mérite d’attirer l’attention sur les mutations culturelles. On peut piocher pour se retrouver « dans plusieurs silos générationnels ».
Je ne pense pas qu’il y ait réellement de conflit de générations, il y a surtout de l’intolérance et de l’incompréhension réciproque, souvent dues à une perception différente de la notion de temps qui évolue avec l’âge. Pour la génération Y, qui sait se servir des nouvelles technologies depuis l’enfance, qui utilise à mort les réseaux sociaux, tout est accessible dans la minute, Google, Internet permettent presque l’instantanéité des réponses.
Les baby-boomers, et les X savaient qu’il fallait travailler dur pour réussir, aujourd’hui la société de consommation et ses influences suggèrent à la génération Y que l’on peut accéder rapidement au bonheur sans se fatiguer, avec un travail qui doit avoir un sens, servir de levier pour l’épanouissement personnel autant que d’outils d’expérimentation.
La réalité dans laquelle sont baignés les jeunes Y ne retire rien de la pertinence des valeurs universelles auxquelles parents et éducateurs souhaitent les ouvrir grâce à l’éducation, permettant d’apprendre les uns des autres, de se compléter. On est plus fort ensemble. L’expérience des aînés peut être la force des jeunes dans un mélange parfait.
Le décalage entre les générations est sans doute plus dans la forme que dans le fond, alors ce qui reste des baby-boomers, les X, Y, et les petits Z tous ensemble vous souhaitent une très bonne année 2024.
L’invitée du dimanche