La combine à Manu

Tout d’abord, rendons aux Guignols la paternité et le copyright de la création du produit originel qui mettait en scène Bernard Tapie alors au sommet de sa gloire. En un peu plus d’une minute, le personnage était ciblé dans une chanson parodique, où l’on voyait le « Nanard » expliquer sa combine pour être « partout et nulle part ». Ce slogan pourrait être celui du président qui s’applique à prendre l’opinion à contrepied au nom d’un « en même temps » contradictoire, dont il a parfois grand mal à s’extirper. Quand il se sent vraiment coincé, il essaie de sortir par le haut en tentant de surplomber les oppositions pour se donner le beau rôle.

Sa dernière marotte, c’était de réunir les chefs des différents partis pour leur faire avaliser sa propre position, en se posant en rassembleur. La première édition de ces « rencontres de Saint-Denis » s’était plutôt bien passée, la deuxième également. Mais la ficelle étant un peu grosse, les dirigeants se sont aperçus que le peu de positif qui en sortait était mis au crédit du président et qu’ils devaient y consacrer beaucoup de temps pour pas grand-chose. Tant et si bien que la France insoumise et le PS déclinaient l’invitation de vendredi prochain, considérant avoir mieux à faire. Mais le coup de grâce est venu des Républicains et de leur président, Éric Ciotti, qui refusent de cautionner ce qu’ils appellent une opération de communication, ce en quoi l’on ne peut pas leur donner tort. Emmanuel Macron l’a très mal pris, lui qui voudrait être au-dessus de la mêlée et des partis, parlant de faute politique majeure. Un élément de langage décliné à l’infini par ses ministres et partisans, mais qui ne cache pas une réalité qui est que le pouvoir se retrouve en tête-à-tête avec un Rassemblement national de plus en plus valorisé et normalisé grâce à lui.

La logique voudrait que ces rencontres n’aient plus d’objet si elles ne reflètent pas l’ensemble des partis représentés au parlement. Que ce soient le PCF ou les écologistes, même si la NUPES est mal en point, leur participation annoncée risque bien d’être la dernière, si tant est que le président s’accroche à une formule rejetée par la plupart des acteurs politiques. On peut lui faire confiance pour tirer un nouveau lapin de son huit-reflets. Souvenons-nous de la convention nationale sur le climat. Le président s’était engagé à transmettre ses conclusions et propositions au parlement « sans filtres ». Il n’a évidemment pas tenu parole et la montagne de travail produit par des citoyens authentiquement sincères, quant à eux, a accouché d’une toute petite souris. À ce compte-là, ils seront de moins en moins nombreux à « marcher dans la combine » et ce vendredi promet d’être noir.

Commentaires  

#1 Philippe 16-11-2023 18:47
Souvent imité, jamais égalé … nanard le meilleur à jamais comme disent les Marseillais … bises
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