L’enfer
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 14 février 2023 11:00
- Écrit par Claude Séné
Ce qui aurait pu n’être qu’un simple accident de la route, si dramatique soit-il, est devenu une affaire importante du fait de la célébrité de la personnalité impliquée et apparemment responsable de la terrible collision. Pierre Palmade est non seulement un humoriste à succès, mais aussi une personne appréciée des Français, qu’il a su toucher au travers même de ses fragilités. Au tout début, nous avons craint pour sa vie, car son pronostic vital a été un temps engagé. Puis nous en avons appris un peu plus sur les circonstances de l’accident, et le regard a changé. Nos pensées se sont tournées vers les victimes de l’accident.
Vers cette femme qui a perdu l’enfant qu’elle portait, et qui n’est pas encore elle-même tirée d’affaire, tout comme l’homme de 40 ans qui conduisait et son enfant de 6 ans, présents dans le véhicule. Et surtout, il apparait que l’humoriste avait pris le volant sous l’emprise de cocaïne, qui pourrait être la cause de son changement fatal de trajectoire. C’est un cousin du conducteur, d’origine kurde, qui résume le mieux la situation malgré un français un peu approximatif : « c’est faute au monsieur, c’est pas normal, quelqu’un qui prend cocaïne et qui conduit voiture ». Pierre Palmade n’a jamais fait mystère de son addiction. Il a déjà été condamné en 2019 pour possession et consommation de drogue, et il a tenté à plusieurs reprises de se faire aider pour décrocher. En vain, malheureusement. L’addiction a ceci de particulier qu’elle annule le discernement et abaisse les barrières qui empêchent normalement les individus d’enfreindre les lois et même la simple morale. Une vieille blague disait : « quand je bois, je deviens un homme nouveau, et cet homme nouveau a lui aussi besoin d’un petit verre ».
Il est probable que Pierre Palmade a pris le risque insensé de conduire son véhicule au cours d’une fête ininterrompue dans laquelle se mélangeaient prise de drogue, d’alcool, et activités sexuelles, un cocktail connu parait-il sous le nom de « chemsex ». Ce sont ces paradis artificiels qui amènent à s’enfoncer de plus en plus dans les cercles de l’enfer. La personne se déréalise et devient inaccessible à la raison, ce qui est probablement l’effet recherché : échapper à une réalité désagréable, voire douloureuse. En 2019, le juge a condamné Pierre Palmade à une amende symbolique de 1500 euros et lui a enjoint de se soigner. Or, une cure, quelle qu’elle soit, n’a de chances de succès qu’avec la participation pleine et entière du patient. Il faut qu’il s’engage à entrer dans la voie de l’abstinence à vie, qu’il renonce définitivement au plus petit écart, qu’il en fasse son deuil. Le choc des conséquences de cet accident peut l’y aider et lui permettre de prendre ce chemin difficile, mais nécessaire.
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