Où allons-nous capitaine ?

Si vous rejoignez la ville de Saint-Nazaire par la route en provenance de Nantes, vous serez accueilli par un panneau publicitaire de 4 m par 3 reproduisant une vignette du dessinateur de BD Hergé, tirée de l’album « les 7 boules de cristal ». On y voit Tintin, Milou et le capitaine Haddock, au volant d’une superbe automobile jaune décapotée, roulant à toute vitesse vers un destin radieux. Tintin, à la place du passager interroge le conducteur, Haddock : « et maintenant, capitaine, me direz-vous enfin où nous allons ? » et le capitaine de rétorquer triomphalement : « à Saint-Nazaire ! »

J’ai toujours trouvé que le président de la République actuel possédait un air de famille avec le héros de Georges Remi, dit Hergé, et qu’il avait un côté Tintin, du fait de sa coupe de cheveux et de son relatif jeune âge. Emmanuel Macron s’est rendu hier à Saint-Nazaire pour inaugurer le parc éolien offshore de 80 unités, mais il est arrivé en avion et n’a sans doute pas vu le panneau dont je vous parlais en introduction. Ce projet aura mis dix ans à voir le jour, et il aura fallu amadouer les communes littorales en les indemnisant pour compenser la « pollution visuelle » de ces modernes « moulins à vent » que beaucoup comparent aux pseudo-géants combattus par Don Quichotte dans la Manche. J’avoue que pour ma part je me suis résigné à la nécessité de faire appel à cette source d’énergie renouvelable, même si elle ne couvre qu’une partie de nos besoins, mais je n’ai toujours pas digéré la présence de ces masses de béton sur un site sensible comme la pointe du Raz. Le handicap de l’éolien comme du solaire réside surtout dans son empreinte à la surface, terrestre ou maritime, très élevée et les nuisances imposées aux riverains. Beaucoup de Français veulent bien de l’éolien, comme du nucléaire d’ailleurs, à condition que cela reste loin de chez eux.

Ce que la crise de l’énergie liée à la guerre en Ukraine a révélé brusquement au grand public, c’est qu’il semble bien qu’il n’y a pas de pilote dans l’avion, ou de capitaine à la barre. En matière d’énergie, Emmanuel Macron navigue à vue. Il a fait le choix du nucléaire, sans se donner les moyens de le faire fonctionner réellement, et veut donner des gages à la conscience écologique en développant, à la marge, des sources d’énergie alternatives. Il réussit ainsi à mécontenter tout le monde, sans permettre une véritable indépendance énergétique. Les installations futures mettront une dizaine d’années au bas mot avant d’être opérationnelles, et encore, si tout va bien. Et le dérèglement climatique, lui, n’attend pas, au risque de faire passer des hivers difficiles aux Français, faute de prévisions suffisantes.

Commentaires  

#1 jacotte 86 23-09-2022 11:55
qui a dit "gouverner c'est prévoir"?
un fantaisiste sans doute
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