Un vrai conte de fées

Il était une fois un président de la République, bien sous tous rapports, qui était mal entouré. Dans son royaume idéal, il suffisait qu’il décide et tout devait alors marcher à la baguette. Quelle ne fut pas sa stupéfaction en découvrant à la télévision des scènes de désolation et de violence, qui l’ont indigné, autour du stade de France ! Son sang n’a alors fait qu’un tour et il promet d’indemniser les victimes après une enquête destinée à déterminer les responsabilités. La sienne et celle des ministres étant évidemment exclues, à la place du chien du préfet de police Didier Lallement, je me ferais du souci.

Emmanuel Macron a raconté cette belle histoire aux journalistes de la PQR (Presse Quotidienne Régionale) parce que ça fait plus peuple, plus proche des gens, comme s’il sentait confusément qu’il vaut mieux en ce moment, à la veille d’élections législatives qui ne passionnent pas les foules, ne pas trop s’exposer à être rendu responsable de tout ce qui ne fonctionne pas. Alors, il met la poussière sous le tapis, renouvelant sa confiance aux ministres qu’il a nommés, y compris Damien Abad, pourtant accusé d’agressions sexuelles. Concernant les élections, il n’est pas si serein qu’il n’envisage pas l’éventualité de ne pas obtenir la majorité à l’Assemblée nationale. Dans ce cas, il exclut par avance de nommer Jean-Luc Mélenchon au poste de Premier ministre, rompant ainsi avec la tradition républicaine, assez bonne pour Jacques Chirac ou François Mitterrand, d’entériner les résultats d’une élection par une cohabitation forcée.

Il va même faire encore mieux en prévoyant le contournement de l’Assemblée nationale et en instituant un conseil national de la refondation, sur le modèle du CNR* créé à l’issue de la guerre de 39-45. Ce conseil, dont l’avis sera consultatif, comprendra des citoyens tirés au sort, censés contrebalancer les représentants des corps constitués désignés par le pouvoir. On connait le sort réservé aux 150 propositions dégagées par la Convention citoyenne pour le climat, dont seulement 10 % environ ont été retenues par le gouvernement, qui n’en a appliqué aucune pour l’instant à ma connaissance. Enfin, le président a été contraint de dire un mot sur la réforme des retraites, le sujet qui fâche la plupart des Français, qu’il a utilisé pour rallier la frange la plus droitière de son électorat. Faute de contenu, on a eu droit à un calendrier. On ne sait pas encore en quoi elle consistera que nous savons déjà qu’il faudra avaler la pilule avant l’août 2023, foi d’animal. Autant d’illustrations de la célèbre formule du parler pour, surtout, ne rien dire. Emmanuel Macron a réussi son service minimum aux élections présidentielles. Il espère maintenant enjamber les législatives et il veut s’octroyer tous les pouvoirs en profitant au maximum d’un système qui permet au parti présidentiel d’avoir une majorité pléthorique avec à peine 28 % du vote populaire au premier tour. 

* Conseil national de la résistance

 

Commentaires  

#1 jacotte86 04-06-2022 11:55
c'est le spécialiste de la poudre de perlimpinpin, ça devient pathétique, il se caricature lui même
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