La solitude de l’invitée du dimanche

Après la confession du maître chroniqueur de vendredi, sur les risques de commenter l’actualité à la crédibilité souvent fragile, je me donne l’autorisation d’étaler mes états d’âme d’invitée du dimanche.

Croyez-vous qu’il soit facile, justement car je ne veux pas marcher sur les plates-bandes du webmaster, de trouver un sujet qui puisse vous intéresser, et qui ne soit pas politique !

J’ai toute la semaine pour accrocher une idée qui mérite un développement, en général elle me vient spontanément dans le fond de mon lit à l’écoute de France Inter. Il y a un mot qui m’interpelle et dont mentalement je fais le tour en envisageant les ramifications possibles pour faire un billet. En général, je m’attache à cet indice en milieu de semaine, j’ai donc le temps de réfléchir, mais il m’arrive aussi de connaître un grand moment de solitude, quand le samedi matin je n’ai pas trouvé le moindre fil rouge pour écrire. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, ou le terme de « quota » me titille depuis que le parlement européen réfléchit sur les modalités d’accueil des réfugiés africains par les pays européens

Le quota est un pourcentage, un nombre déterminé, un contingent, une quantité définie. On connaît depuis longtemps les quotas décidés par le Parlement européen pour les productions laitières par exemple, pour la pêche, pour la production textile, etc., cet établissement des quotas voulant protéger l’économie des pays concernés. On peut en accepter le principe et l’utilité, tout aussi bien en contester la validité, mais tant que cela s’applique à des biens matériels on peut en admettre l’idée. Là où ça se complique par exemple, c’est quand on applique des quotas sur des matières virtuelles comme les émissions de gaz à effet de serre, qui débouchent sur un marchandage odieux, de vente ou de rachat de son droit à la pollution ! Ça devient n’importe quoi. Et que dire des quotas électoraux, qui obligent les partis politiques à présenter autant de candidats féminins que masculins ? On commence à déraper en considérant les humains comme des matériels dont il faut équilibrer les représentations. Le pire n’était pourtant pas encore à venir, puisque maintenant, la Commission européenne voudrait établir des quotas d’immigrants en fonction de critères variés : montant de la population, efforts déjà fournis, taux de chômage, PIB et autres chiffres qui se voudraient rationnels. Ce plan ne fait pas l’unanimité, et renforce les défenses des pays conservateurs, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose, chacun voulant protéger son économie. Il n’y aura pas de solution de survie pour tous ces déracinés tant que l’on mettra les humains en équations comme de vulgaires marchandises, là où devrait régner le bon sens, et surtout la vraie solidarité. Dans un pseudo souci d’égalité, on continue à mettre des quotas partout. Pourquoi ne pas en mettre aussi sur les affects et les sentiments ?

À ce titre, vous avez peut-être épuisé votre quota de patience à me lire ? Alors, sans rancune et à dimanche prochain.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#2 jacotte2 17-05-2015 11:22
mais vous en êtes un autre!!!
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#1 Claude 17-05-2015 10:56
Qui a dit que ce serait facile?
tu aurais pu également citer le fameux capitaine Quota, le grand black de service dans toute série américaine qui se respecte, ainsi que le détective Quota, à l'accent hispanique très prononcé, ou l'inspectrice Quota qui apporte la touche féminine indispensable...
en attendant, merci de ce repos hebdomadaire auquel même le créateur a sacrifié.
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