Dis-moi ce que tu portes…

Je te dirai qui tu es (peut-être), car il est vrai que l’habit ne fait pas toujours le moine !

Dans notre société, l’approche physique est la première que l’on a d’un individu, et à ce titre son apparence vestimentaire est perçue tout de suite comme un signal de personnalité et d’appartenance sociale.

 

Ce signal, soit par choix, soit par obligation est respecté, je pense « aux uniformes professionnels » comme les tenues des personnels hospitaliers, ou des artisans. On sait tout de suite si l’on a affaire à un médecin, une infirmière ou une aide-soignante, de la même façon qu’on ne confond pas un peintre et sa combinaison blanche tachée avec un mécanicien et sa combinaison bleue pleine de cambouis… C’est assez facile dans ce domaine-là de se repérer et c’est bien pratique de classer les gens selon leur milieu de travail. C’est un peu plus difficile, et plus aléatoire, quand on rencontre un individu lambda dans la rue et qu’on décrypte en fonction de ses propres repères sociaux, les signaux qu’il nous envoie pour essayer de le cerner.

Il arrive que les codes soient brouillés, mais d’une façon générale on ne se trompe guère. Dans un hall d’aéroport par exemple, rien qu’à la tenue vestimentaire, on peut classer les catégories sociales, il y a des signes qui ne trompent pas : le carré Hermès, les vêtements et chaussures de marque, les accessoires plus ou moins fatigués et l’on sait tout de suite si c’est un voyageur classe affaire ou économique, et plus facile encore on devine les nationalités, tant les coutumes vestimentaires sont nationales ! je repère une Anglaise à 50 m…

Ces signes extérieurs d’appartenance, en général on y tient, car ils font partie de notre identité et c’est en tant que tels que les adolescents les revendiquent, souvent en opposition aux signaux de leur famille. C’est leur façon d’affirmer des valeurs qu’ils sont en train d’expérimenter, et rien ne dit qu’ils ne reviendront pas, la crise passée, à l’uniforme social parental. Il n’y a rien là que de très normal, et l’on est en droit d’attendre de l’entourage éducatif, un minimum de tolérance et de patience. J’ai souvenir de l’accoutrement de ma grande fille avec veste surplus militaire mendiée à son oncle, les tennis couvertes d’inscriptions, la musette en bandoulière pour se rendre au lycée, c’était la chrysalide qui un jour deviendrait papillon, soucieuse à l’extrême de son élégance et de son apparence. Fallait-il vraiment faire un scandale de cette jupe « trop longue » si elle était le seul signe distinctif d’une appartenance religieuse, en oubliant que c’était là un comportement d’adolescente cherchant la provocation de cette façon-là comme d’autres la cherchent avec des jeans destroys ou autres vêtements à la mode, que l’école n’interdit pas. On ne peut pas m’accuser de ne pas tenir à la laïcité dans nos établissements publics, mais dans une société qui devient hypersensible (voire paranoïaque) à son atteinte, il ne faudrait peut-être pas qu’on en oublie mesure et réalisme, et que les lieux d’éducation instaurent trop de censure là où l’on doit apprendre la liberté d’expression et la tolérance.

L’invitée du dimanche

Commentaires  

#1 Claude 03-05-2015 11:11
ça se discute (la tenue à l'école). il faut bien mettre un curseur quelque part sur ce qui est acceptable ou non. reste à savoir si la jupe longue était un signe de rébellion adolescente...
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