Cet âge est sans pitié !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le dimanche 5 avril 2015 10:17
- Écrit par L'invitée du dimanche
Peut-être avez-vous suivi il y a quelques semaines ce documentaire sur le harcèlement à l’école tellement bien réalisé qu’il ne pouvait laisser aucun spectateur indemne.
Alors qu’on voudrait tant apprendre aux enfants « le vivre ensemble », ce qui suppose l’acceptation des différences, comment accepter le harcèlement en milieu scolaire quand on le définit comme « une violence répétée, verbale, physique ou psychologique fondée sur le rejet de la différence qui peut engendrer la jalousie parfois, et de la stigmatisation de certaines caractéristiques ». Il a toujours existé, et change de forme avec l’âge, le sexe, les termes qui le définissent sont ambigus, on parle de souffre-douleur, de bouc émissaire, de micro violence…
On aimerait croire à l’innocence et la pureté enfantines, mais il faut bien accepter l’idée que l’enfance puisse être habitée par le démon du mal. L’être humain est habité par la dualité ange et démon, il y a en chacun de nous une part d’inhumanité, c’est par l’éducation, et l’interaction sociale que l’on peut développer la conscience du bien et du mal chez les enfants, en fonction des réactions des personnes qui les entourent, donnant les limites du permis et de l’interdit,
Le profil de l’enfant harceleur met en lumière un sujet qui a lui-même subi des mesures de rétorsion en famille (souvent défavorisée, mais pas seulement), des punitions démesurées, une éducation rigide (qui produit autant de harceleurs de harcelés). Devenir harceleur lui donne l’impression de prendre le contrôle de sa vie, quand il n’est pas repéré, il développe un sentiment de toute-puissance qui le ferme à toute sympathie ou pitié. En général, il évolue vers la délinquance, la consommation d’alcool et de drogue, et a des idées suicidaires
L’enfant harcelé est un enfant souvent sensible, émotif, avec parfois des difficultés instrumentales au niveau du langage ou de la motricité, il montre facilement sa peur, devenant une proie facile, et il peut être au contraire très précoce, un peu immature, facilement repérable par son bourreau. C’est une victime qui perd assez vite l’estime de soi, qui a de plus en plus peur d’aller vers les autres, il développe souvent une phobie scolaire, des dépressions et fait des tentatives de suicide.
Difficile de croire et pourtant c’est une réalité, que les familles ne repèrent pas la situation dramatique de leur enfant, il faut dire que ce dernier, se sentant coupable, ne livre rien de son cauchemar. Quant aux responsables enseignants, ils sont souvent des témoins muets ou aveugles, d’autant que les lieux où s’exercent les sévices sont en général à l’écart, toilettes, fonds de couloir, abords de l’école.
Pour les 12 % d’élèves de primaire et 7 % des élèves de collège victimes de harcèlement, il est temps pour les familles et l’école de trouver des parades à ce fléau, car les nouvelles technologies intensifient les conséquences désastreuses, avec la mise publique et indélébile sur les réseaux sociaux des photos dégradantes, des rumeurs, des insultes…
L’invitée du dimanche
Commentaires
"Marcel me harcèle... comprend qui peut" (Boby Lapointe)