Nous les femmes…

Je serai pardonnée d’écrire ce billet une semaine après « la journée internationale des droits de la femme » il fallait bien que je termine ma série ! (Pour la petite histoire, la date du 8 mars fut retenue par Lénine en 1921 en hommage aux femmes qui manifestèrent au début de la révolution de 1917 à Petrograd, elle sera officiellement retenue par les Nations unies en 1977.)

Oubliant les déclarations les plus misogynes écrites depuis Aristote, une citation d’Henri de Montherlant a retenu mon attention, car il est difficile d’écrire plus grande énormité : « une horreur de la guerre sur laquelle on n’attire pas l’attention, c’est que les femmes y sont épargnées », ça n’était pas de l’humour de la part de cet écrivain talentueux certes, mais dans les idées politiques ont été souvent contestées.

En tout cas, l’histoire prouve le contraire ! Les femmes se sont impliquées dans la Première Guerre mondiale par exemple : à la campagne, on leur a demandé de reprendre les exploitations agricoles pour remplacer les hommes au combat, à la ville, elles ont repris le travail dans les usines d’armement… (Elles montaient 2500 obus en 11 heures de travail, soit 35 000 kg en une journée) en plus de leur rôle d’infirmière et de marraine de guerre. Elles ont payé cher le bouleversement de la vie à l’arrière, elles n’en ont pas retiré d’avantages sociaux à part celui pour 630 000 veuves de devenir chef de famille et de se libérer de leur corset ! leur rôle a été tout aussi important lors de la Deuxième Guerre mondiale où elles se sont encore plus impliquées dans la vie passive et active se retrouvant là encore dans les usines d’armement, dans la production industrielle, mais aussi dans la résistance et dans les combats, elles représenteront 20 % des effectifs de la résistance française, dans l’armée rouge elles pilotent les avions de chasse et conduisent des chars. Cette implication leur vaudra dès 1940 en France, un droit d’accès aux emplois publics et en 1945 elles deviennent des citoyens à part entière avec le droit de vote.

Actuellement, l’engagement des femmes musulmanes kurdes qui combattent contre DAECH sur le front irakien au prix de leur vie impressionne par leur courage. Elles font peur aux combattants terroristes, car le paradis leur sera refusé s’ils sont tués par une femme ! Les millions de musulmanes déplacées, ne vivant que pour protéger leurs enfants sont-elles, elles aussi, épargnées ?

Alors ignorant délibérément les misogynes friands de formules plus ou moins humoristiques à l’encontre des femmes, aussi bien que les chanteurs de guimauve leur rendant hommage, j’attends le jour où il n’y aura plus besoin de décréter « la journée de des droits de la femme », comme il y a la journée des gauchers ou la journée du rire… ce jour-là on aura fait un peu de place sur le calendrier et un grand pas pour l’humanité !

L’invitée du dimanche