Hachement balaize
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le lundi 23 avril 2018 10:19
- Écrit par Claude Séné
Le regretté Coluche le disait déjà en son temps : nous avons les hommes politiques français les plus balaizes du monde, je dis bien du monde ! à tel point que le monde entier nous les envie. Il faut dire que chez nous, ce serait plutôt le trop-plein, l’embouteillage, que le désert. Des personnalités prêtes à sacrifier leur vie privée pour faire le bonheur de leurs contemporains, il y en a légion. On pourrait même dire qu’il suffit de donner un coup de pied dans une poubelle pour en voir sortir des Gilbert Collard ou des Robert Ménard, qui sont la fierté de notre démocratie.
J’en veux pour preuve la rumeur selon laquelle les militants du parti espagnol de centre droit, Ciudadanos, auraient sollicité Manuel Valls pour prendre la tête de leur liste aux prochaines élections municipales à Barcelone. Une rumeur suffisamment crédible pour que l’ancien premier ministre français se déclare intéressé et annonce y réfléchir sérieusement. Il faut dire que ses offres de service à la République en marche, à laquelle il est apparenté, n’ont pas été accueillies avec tout l’enthousiasme qu’il espérait et que sa défection du parti socialiste n’a fait pleurer dans aucune chaumière. Pour ma part, je pense que la République est bonne fille et que la générosité grandit toujours celui qui l’exerce. L’Espagne a besoin de la France ? elle nous demande de lui envoyer notre plus beau fleuron, le symbole même de l’ambition faite homme ? Qu’à cela ne tienne ! Ne soyons pas égoïstes. Nous avons bénéficié des idées rétrogrades et conservatrices de Manuel Valls tout le temps où il a exercé le pouvoir, il est bon de lui donner un nouveau terrain de jeu. Merci, et sans rancune !
Ce serait d’ailleurs dommage de s’en tenir à ce seul exemple. Nous possédons un nombre considérable de personnalités politiques, certes un peu usées chez nous, mais qui pourraient rendre encore de menus services dans des pays moins favorisés que le nôtre. Tenez, sans chercher bien loin, au moment du 5e anniversaire du mariage pour tous, nous pourrions exporter Christine Boutin, dont l’utilité sur le plan national n’est plus évidente, mais qui serait probablement comme un poisson dans l’eau dans la très catholique Irlande, qui réprime toujours l’avortement, en attendant un référendum sur le sujet. Encore mieux, nous pourrions faire un prêt aux pays intéressés afin qu’ils fassent un essai sans frais avant d’adopter un de nos hommes politiques. C’est dans cet esprit qu’il faut considérer le voyage d’état d’Emmanuel Macron aux États-Unis. S’il leur plait, qu’ils le gardent, nous, on en a encore plein !