Lettre aux pères Noël.

J’espère que ce n’est pas trop tard, mais j’ai décidé cette année de retrouver une âme d’enfant, dont la crédulité est bien entretenue par des parents développant leur imaginaire, pour plaire à leur progéniture tout autant qu’à eux même !

Donc imaginons que j’ai quatre ans, on me dit que si je suis sage, le père Noël m’apportera des cadeaux que j’ai même le droit de choisir dans des catalogues… je me pose quand même quelques questions sur ce personnage que je peux rencontrer dans les grands magasins ou sur les trottoirs en ville : toujours le même et jamais pareil ! Alors il y en a un où il y en a plusieurs ?

Je finis par croire que, s’il y en a un seul, il a embauché des adjoints et des stagiaires tous aussi gros que lui, pour pouvoir satisfaire les besoins de tous les enfants du monde. Comment faire autrement pour aller de Los Angeles à Dubaï en passant par les Philippines, de l’Espagne au Japon en passant par l’Afghanistan, de Jérusalem à Paris… même si l’on est magicien ? Pour plus de sûreté, j’envoie donc ma lettre à tous les pères Noël de la Terre, titulaires ou non.

Cet énorme bonhomme tout habillé de rouge existe depuis la nuit des temps, puisqu’on le fêtait dans l’Antiquité pour les saturnales de printemps, et que les hommes au fil des temps l’ont rendu légendaire selon leur culture. Il s’est appelé Saint-Nicolas au Moyen Âge, où on l’a fêté pour le solstice d’hiver, Father Christmas, Santa Claus, Weihnachtsman… Il a beaucoup de domiciles, en Laponie où il entretient les huit rennes qui tirent le traîneau dont il se sert pour faire son inspection générale le 24 décembre dans la nuit, sûrement au Canada, peut-être en Russie, évidemment en Norvège, on l’a, paraît-il, vu en Asie où il a été adopté, ainsi qu’en Afrique et au Moyen-Orient et l’on dit qu’il aime se prélasser dans l’île Christmas dans le Pacifique !

En vérité, je ne suis pas tout à fait dupe de ce pieux mensonge que les adultes entretiennent pour le plus grand plaisir des commerçants qui font des affaires en or, mais aujourd’hui ça m’arrange d’y croire ou de faire croire que j’y crois.

En effet, j’ai besoin d’adresser aux pères Noël du monde entier la demande d’un cadeau particulier : s’il vous plaît, pères Noël, dans le chausson que j’ai mis religieusement au pied de la cheminée, déposez une journée, rien qu’une journée, sans faim, sans froid, sans guerres fratricides, sans douleur et sans blessures, n’y mettez que de l’amour et du respect, au profit de l’humanité entière. Juste assez pour nous redonner confiance pour construire un avenir meilleur.

PS Petit quiz pour vous amuser, retrouvez le nom des 8 rennes habituels du père Noël, et le nom du neuvième qui l’a sauvé un jour de tempête grâce à son nez rouge ?

L’invitée du dimanche