Maudite galère !
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 10 novembre 2017 10:26
- Écrit par Claude Séné
Mais que diable est allée faire Anne Hidalgo dans cette galère ? La maire de Paris, qui, à ma connaissance, se revendique toujours d’être socialiste, s’est rendue hier à Colombey-les-Deux-Églises se recueillir sur la tombe du Général de Gaulle pour la commémoration du 47e anniversaire de la mort. Elle y était en « bonne compagnie », comme on dit d’une compagnie de perdreaux, qui n’étaient pas tous de l’année. Sans surprise, ce sont les Républicains, membres du parti qui a capté l’héritage gaulliste, qui formaient le plus gros des troupes.
Mais aller s’afficher dans le même lieu, et pour des raisons d’image, que Florian Philippot, Nicolas Dupont-Aignan ou Laurent Wauquiez pour ne citer qu’eux, était-ce vraiment nécessaire ? Je fais partie de la génération qui n’a pas connu la 2e guerre mondiale, car je suis né juste à sa fin, mais j’ai eu mon baptême politique le 13 mai 1958, quand le Général de Gaulle a pris le pouvoir à la faveur d’un coup d’État institutionnel pour ne plus le quitter jusqu’au 28 avril 1969, après le référendum perdu sur la décentralisation. Ces onze années m’ont parues interminables, d’autant plus qu’elles ont été suivies de douze autres tout aussi longues sous la férule de ses successeurs, Pompidou et Giscard, qui ont perpétué le conservatisme et les injustices sociales. Alors, si je veux croire qu’en 1940, j’aurais choisi le bon côté, celui de la Résistance dont de Gaulle a fait partie, je ne cautionne en rien sa politique sous la 5e République, qui a contribué à maintenir coûte que coûte l’ordre établi et fait régner une chape de plomb sur la liberté d’expression. Celui qui déclarait en 1958, au moment de son retour au pouvoir : « pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans je commence une carrière de dictateur ? » y a répondu par son attitude : par goût du pouvoir ? Par orgueil ? Par vanité ?
Malgré quelques cautions morales de ceux qui se définissaient comme « gaullistes de gauche », l’action de celui que le Canard surnommait Badingol en référence au Badinguet caricaturant Napoléon III, a été celle d’un autocrate absolu, conservateur et réactionnaire sur bien des sujets. Il ne me viendrait pas plus à l’idée d’aller déposer une gerbe à Colombey que de fleurir la tombe de Philippe Pétain à l’île d’Yeu, sous prétexte qu’il a commencé par une carrière honorable à Verdun avant de se commettre avec le régime nazi en se rendant complice de ses atrocités. L’appel du 18 juin n’excuse pas tout, et Anne Hidalgo file un bien drôle de coton en ce moment.
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