Son nom est personne
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le jeudi 26 octobre 2017 10:57
- Écrit par Claude Séné
Qui donc ? Mais le chien du Président, bien sûr ! en réalité, on l’appelle Nemo, et il perpétue une tradition bien établie à l’Élysée qui veut que la fonction présidentielle soit, paradoxalement, « humanisée » par un animal de compagnie. Le plus célèbre d’entre eux est probablement Baltique, la chienne labrador noire de François Mitterrand qui a eu droit à sa chanson de la part de Renaud au moment des funérailles de « tonton », et dont Hachette a publié les mémoires apocryphes en quatre tomes.
Comme Baltique, Nemo c’est quelqu’un, et il rentrera dans l’histoire comme celui par qui le scandale est arrivé, lorsqu’il a décidé de soulager sa vessie contre la cheminée du bureau présidentiel, en pleine réunion ministérielle, et sous l’objectif des caméras de TF1 et de LCI. Sachant que Nemo est un chien adopté, je présume que c’est son patron actuel qui en a choisi le nom, et cela ne peut pas être un hasard. Le modèle d’origine, c’est Ulysse, dans l’Odyssée, qui utilise un subterfuge pour échapper au cyclope Polyphème en prétendant s’appeler Nemo, personne en latin, afin de le berner. Un parcours que ne désavouerait pas l’actuel locataire de l’Élysée. Jules Verne reprendra le patronyme pour le personnage du capitaine commandant le Nautilus, un sous-marin permettant une approche furtive. Et le western spaghetti, « Mon nom est personne » où réapparait ce personnage mystérieux et ambigu, a probablement été coréalisé par Sergio Leone en personne, bien qu’il ne soit pas crédité au générique. On dit fréquemment que maîtres et chiens finissent par se ressembler, et cela semble se vérifier ici.
De tels « incidents » se produisent généralement avec de jeunes chiots, à la fois parce qu’ils n’ont pas encore un contrôle suffisant de leurs sphincters et aussi parce qu’ils n’ont pas encore reçu toute l’éducation souhaitable. Ainsi des petits chiens des Plaideurs, les malheureux rejetons du chien Citron jugé pour le vol d’un chapon, et dont Dandin annonce qu’ils « ont pissé partout ». Et c’est vrai que par moments, le comportement du jeune président peut faire penser à celui d’un chien fou, qui tire d’abord, comme dans les westerns, et qui pose les questions ensuite. Les réformes à jet continu dont il semble vouloir accabler la société française sont non seulement menées à la hussarde, mais paraissent relever d’une fâcheuse incontinence. Nous ne pouvons qu’espérer que les Français lui apprennent le plus rapidement possible à maitriser ses pulsions et à distinguer les lieux où l’on peut se soulager et les autres. Dans le cas contraire, ils pourraient lui garder un chien de leur chienne.
Commentaires
dommage tu n'avais pas la place pour les pisses copies et les pisses vinaigre qui iraient aussi très bien à notre Jupiter