Légitime violence ?
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le vendredi 22 septembre 2017 10:04
- Écrit par Claude Séné
J’insiste sur ce point d’interrogation, car il me semble qu’en dehors de quelques cas bien ciblés, la violence ne fait pas avancer les causes qu’elle prétend promouvoir. Un incendie volontaire a détruit hier une caserne de gendarmerie près de Grenoble, causant de gros dégâts matériels, et fort heureusement aucune victime, si l’on excepte une légère intoxication due à la fumée. Cet acte a été revendiqué sur une plateforme Internet par un groupe d’extrême gauche qui motive son action par la solidarité avec les accusés qui passent en jugement en ce moment pour leur participation à la contestation de la loi travail en 2016.
Au cours de la manifestation, des « casseurs » s’en étaient pris à un véhicule de police, au moyen de cocktails Molotov, mettant en péril la vie des policiers se trouvant à l’intérieur. La séquence avait fait le tour du monde quand l’un d’entre eux, descendu du véhicule, avait affronté à mains nues un manifestant armé d’une barre de fer, finalement ceinturé par ses propres compagnons. Vous le savez, je suis le premier à protester quand les forces de l’ordre font un usage abusif de leurs prérogatives, mais en voyant ces images, comme tout un chacun, je me suis senti plus proche du policier que de son agresseur. Je doute que cela ait été visé par ce manifestant qui entendait protester contre les violences policières et employait des méthodes tout aussi contestables. Au cours du procès, on découvre un assaillant issu d’un milieu bourgeois, élevé dans les traditions, qui dit « avoir pété un plomb » et un policier persuadé d’avoir frôlé la mort, mais gardant son sang-froid, tous deux pris dans un engrenage infernal.
Le communiqué de revendication de l’incendie de Grenoble fait état de la détermination de ses auteurs à s’en prendre à la police et à la justice, quelle que soit l’issue du procès. On ne saurait mieux exprimer le rejet de toute forme d’autorité, sans référence à un mauvais fonctionnement de celle-ci. On voit bien par là qu’il n’existe aucune issue autre que le cercle infernal bien connu de la répression et de la provocation, débouchant, dans l’esprit de ses promoteurs, sur une révolution. Je ne connais malheureusement pas d’exemple où ces bouleversements sociaux n’ont pas entraîné de dommages collatéraux, allant jusqu’à la Terreur de la Révolution française. Pire encore, si cela est possible, les révolutions qui ont abouti se sont fait confisquer par des groupes ou des classes sociales pour leur plus grand profit personnel et tout est toujours à recommencer. Les exemples de non-violents tels que Gandhi, Nelson Mandela ou Martin Luther King sont là pour démontrer qu’une autre voie est possible.
Commentaires
c'est peut-être la réponse à mon billet de demain