Trognon

J’ai entendu récemment que les fruits et légumes avaient baissé cet été, et je vous avoue que j’ai eu un peu de mal à y croire. Pourtant je fais les courses chaque semaine, et même si je ne sors pas la calculette avant d’acheter le moindre radis, je me fie globalement au chiffre qui sort au bas du ticket et je n’ai pas noté une diminution sensible du montant de l’addition. J’aurais même tendance à penser que les baisses saisonnières sont plus limitées qu’autrefois et qu’il n’y a plus de produits frais bon marché, y compris la « vulgaire » pomme de terre.

Cependant, je dois donner raison aux statisticiens sur un point. J’achète régulièrement du brocoli conditionné en sachet de 500 grammes. Eh bien ! le brocoli a baissé. Une fois ôté le trognon, immangeable, dont on se demande la raison d’être à part alimenter un compost pour ceux qui en possédent un, mon brocoli ne fait plus que 390 grammes, soit une baisse non négligeable de 22 %. Si l’on se fie aux promesses des dirigeants de la grande distribution, leur objectif serait de fournir les denrées au prix le plus bas aux consommateurs. Ils défendent haut et fort notre pouvoir d’achat, parait-il. En pratique, s’il est exact qu’ils cherchent à acheter à un prix le plus bas possible aux producteurs, ils ne diminuent en rien leurs marges et cherchent à rogner sur les économies des consommateurs en utilisant tous les moyens possibles.

La « guerre » des prix, affichée par les grandes enseignes, n’est rien d’autre qu’une concurrence exacerbée entre distributeurs pour le contrôle d’un marché, au détriment à la fois des clients et des producteurs. Quand ces derniers en ont l’occasion, ils pratiquent la vente directe, et tout le monde y gagne, à part des Michel-Édouard, déjà très bien pourvus, merci. Une preuve supplémentaire du double discours mensonger des grandes surfaces est apportée par l’UFC-Que choisir dans son enquête sur les produits biologiques vendus dans la grande distribution. Les agriculteurs « bio » sont mieux rémunérés que dans la production traditionnelle au motif que les clients sont prêts à payer plus cher pour des produits de qualité. Ce qui prouve bien que la fixation des tarifs est parfaitement arbitraire, et que les clients accepteraient de débourser un léger supplément s’il allait dans la poche de ceux qui ont travaillé pour produire ce qu’ils vont avoir dans leur assiette. Cerise sur le gâteau, l’enquête démontre que les hypermarchés se goinfrent encore plus sur le bio que sur le traditionnel, en doublant leurs marges. Pas étonnant qu’on ait l’impression de se faire avoir jusqu’au trognon !

Commentaires  

#1 jacotte 86 31-08-2017 10:45
pour le brocoli pour protester contre le prix du trognon au paix de la tête pendant longtemps avant de masser à la peser je coupais la queue...je n'ai plus assez de force dans les mains pour continuer cet ajustement alors je continue à me faire arnaquer... pour cause de viellesse!!
Citer