À la vôtre !

Yec’hed mad en breton. Ne me remerciez pas, c’est cadeau. Ça peut toujours servir si vos pas vous mènent un jour dans la Bretagne profonde pour vous adresser aux indigènes à la buvette. En traduction littérale, yec’hed mad signifie bonne santé, un bien que les Bretons, comme le reste des Français, placent en dessus de la pile s’agissant des éléments constitutifs du bien-être à défaut du bonheur. Nous vivons une époque paradoxale où la médecine a fait d’énormes progrès, comme en témoigne la réimplantation des deux bras d’une femme accidentée à Grenoble.

Un exploit technique inimaginable au temps de mon enfance et qui prend place dans une longue chaîne de progrès et d’avancées qui permettent de rallonger l’espérance de vie, malgré des difficultés nouvelles liées à la pollution ou à d’autres nuisances d’origine humaine. Comme pour doucher immédiatement notre enthousiasme, nous vivons également une époque où se succèdent régulièrement des scandales sanitaires de grande ampleur. Si nous remontons un peu dans le passé, nous avons connu la crise de la « vache folle » et celle de la tremblante du mouton, des encéphalopathies suspectes de transmettre la maladie de Creutzfeldt-Jakob à l’homme, et dont la prolifération était liée directement à la voracité financière des acteurs de la chaîne de production animalière. Ou encore le scandale du sang contaminé, dans lequel un directeur d’établissement a refusé de sacrifier des poches qu’il savait dangereuses. Ou plus récemment, l’affaire du médiator, qui a fait de nombreuses victimes, mais généré des profits fabuleux au laboratoire Servier.

C’est dans ce contexte qu’il convient d’apprécier les dernières affaires en cours. Celle des œufs contaminés par un insecticide introduit frauduleusement dans les élevages, dont on s’aperçoit progressivement des ramifications énormes, et qui démontre la fragilité des instances de contrôle sanitaire dans les pays dits développés. Là encore, on retrouve des profits colossaux réalisés par une start-up dans la plus parfaite illégalité avec un produit que je rebaptiserais volontiers le « friponil » tant il répond à la définition de la friponnerie. Tout aussi révélateur, le problème soulevé par le changement de formulation du Levothyrox, un médicament très utilisé dans le traitement des affections thyroïdiennes. Pour diminuer les effets secondaires assez rares dus au lactose qui constituait le principal excipient, l’agence du médicament a obligé le laboratoire à le remplacer. Et c’est semble-t-il ce nouvel excipient qui serait très mal toléré par de nombreux patients, qui servent en quelque sorte de cobayes pour tester la nouvelle formule. À côté de cela, il y a quelque chose de surréaliste à publier, comme le fait Le Point, la liste des 50 meilleurs hôpitaux de France, mais ça aussi, ça fait vendre.

Commentaires  

#1 jacotte 86 28-08-2017 10:43
tout ça fait peur... mais la peur n'évite pas le danger
Citer