Le complexe de Bambi

Depuis Sigmund Freud et son célèbre complexe d’Œdipe, si souvent invoqué et parfois à tort et à travers, on n’est jamais si content que lorsque l’on peut poser un mot, un symbole, pour expliquer un comportement humain. J’ai donc décidé d’apporter ma modeste contribution à cette vaste entreprise de compréhension de l’esprit et des attitudes de nos contemporains, en particulier ceux qui nous gouvernent. Il me semble que le comportement actuel de notre président est régi par ce que j’appellerai le complexe de Bambi.

Mais avant d’aller plus loin, je voudrais rappeler que l’on a pu évoquer, à propos d’un autre président français récent, le complexe de Napoléon, qui consiste à expliquer le comportement agressif d’un personnage par la frustration engendrée par sa petite taille. Le prototype absolu en étant Adolf Hitler, ce fameux grand blond aux yeux bleus. Rien de tel chez Emmanuel Macron, dont les 1,73 m sont dans la moyenne. On a par contre beaucoup glosé sur la différence d’âge qui le sépare de sa femme et qui est assez inhabituelle. On pourrait imaginer qu’il recherche une image maternante et rassurante, qui indiquerait un manque de maturité. Impression renforcée par ce que l’on sait de l’influence de sa femme, qui lui interdit de manger des « cochonneries », qui seraient le péché mignon du président. Cette légère propension à des satisfactions orales n’est pas nécessairement infantile. Le complexe de Bambi, s’il existe, ne doit pas être confondu avec le syndrome de Peter Pan, même s’il s’agit du surnom affectueux donné à Michael Jackson par ses fans. Le chanteur vedette refusait de grandir et se complaisait de façon maladive dans la compagnie de jeunes enfants.

Mon hypothèse est que le jeune Emmanuel Macron, à l’adolescence, a eu beaucoup de mal à se faire prendre au sérieux par les adultes. Remarquablement intelligent, cultivé et travailleur, il a dû souffrir d’être relégué à des tâches subalternes quand il sentait qu’il aurait pu et dû exercer des responsabilités. Ce qui expliquerait qu’il ait voulu se mettre sur un pied d’égalité avec sa future femme, alors son professeur, en la séduisant. Le récent incident avec son chef d’état-major des armées me semble une illustration de sa personnalité. Confronté à une critique du général de Villiers au sujet du budget de l’armée, il a fait acte d’autorité, d’aucuns disent d’autoritarisme, en l’humiliant publiquement et gratuitement, ce qui serait plutôt un signe de faiblesse que de force. Cette attitude est également constante dans ses relations avec la presse, qu’il s’efforce de canaliser, et dans sa communication, totalement verrouillée. Cette crainte de voir son autorité bafouée ne serait-elle pas le tendon d’Achille du gendre idéal qui est devenu chef de l’état ?