Majeurs et vaccinés
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- Catégorie : Diabloguiste
- Publié le mardi 11 juillet 2017 09:48
- Écrit par Claude Séné
Majeurs, les Français ? Certainement ! Vaccinés, ça reste à voir. Pas assez au goût du gouvernement qui envisage de rendre obligatoires pas moins de onze vaccins au lieu de trois, qui sont pour l’instant recommandés, mais facultatifs. Bizarrement, les campagnes incitatives en faveur des vaccinations, telles que celle contre la grippe saisonnière, ne rencontrent pas un franc succès, on se demande bien pourquoi. À moins que cela ait quelque chose à voir avec le fiasco de Roselyne Bachelot et ses millions de doses commandées et payées aux laboratoires pharmaceutiques de son temps.
Le soupçon s’est instillé que la santé publique n’était pas la seule motivation des décisions prises et qu’elles étaient peut-être influencées par des lobbies, très actifs dans ce domaine en raison des sommes énormes mises en jeu. Une partie de la population est très méfiante à l’égard des vaccins, dont on craint des effets secondaires liés aux adjuvants, une position partagée par une partie de la communauté scientifique, y compris des médecins, souvent les premiers à négliger de se faire vacciner contre la grippe. Les laboratoires entretiennent involontairement la suspicion en laissant se développer la pénurie de certaines spécialités princeps pour favoriser des composés vaccinaux plus rémunérateurs. Chacun sait que les labos ne sont pas des entreprises philanthropiques et que le profit maximal est leur seul et unique objectif, ce qui n’aurait rien de répréhensible en soi, s’ils ne profitaient pas de monopoles de fait, et s’ils ne privilégiaient pas systématiquement les remèdes les plus rentables, en taxant outrageusement la collectivité.
Alors quand Agnès Buzyn, la toute nouvelle ministre de la Santé, prend une décision qui sera extrêmement rentable pour l’industrie pharmaceutique, j’ai tendance, comme une partie des Français, à m’interroger sur son indépendance. Et de savoir qu’elle a été rémunérée par des labos pendant 11 ans pour des activités d’expert ne peut manquer de soulever des doutes. Elle va même plus loin en affirmant que les relations entre experts et laboratoires sont un gage de compétence. Au moment de sa nomination, la question de possibles conflits d’intérêts a été évoquée du fait qu’elle devrait contrôler l’INSERM, un institut dirigé par son mari, mais celle des liens consanguins des politiques et des industriels n’a jamais été tranchée. Ce serait pourtant indispensable pour restaurer la confiance de la population dans sa classe dirigeante. De la même façon que les Français votent de plus en plus avec leurs pieds en s’abstenant massivement à chaque échéance électorale, ils omettent également de suivre les recommandations venues d’en haut et font de la résistance passive. Peut-on vraiment leur en vouloir ?